Kristen fait la couverture du magazine italien D - La Repubblica pour l'édition de septembre 2016. Elle revient sur Café Society de Woody Allen et Personal Shopper d'Olivier Assayas, sa carrière, la célébrité, Hollywood ou encore la célébrité.
Traduction faite par le staff de KStew France. Merci de nous créditer avec LIEN si vous la reprenez ailleurs
À la lumière de
Kristen
Prenez la jeune femme sur
notre couverture, Kristen Stewart. À 26 ans, elle est l'une des
actrices les plus célèbres et les plus riches de la planète :
selon Forbes, pour la seule franchise cinématographique de Twilight,
elle a gagné 35 millions de dollars. Capable de ne pas être prise
au piège par le succès de ce rôle et le personnage de Bella Swan,
Kristen Stewart est de retour cette année avec différents films :
j'en cite un seul, Café Society de Woody Allen. Aujourd'hui
une jeune femme, avec Cristiana Allievi, qui l'a interviewée, elle a
surtout parlé des sentiments communs et partagés, tels que
l'anxiété et la panique. Lorsque 'l'esprit vous fout un peu
la paix'. La douleur d'un amour qui s'achève, l'effort –
souvent inutile – de prendre le contrôle sur tout ('Je pense
et ressasse tout le temps'). Cela a révélé une faiblesse
imprévue, comme lorsqu'elle nous a dit, 'Je préfère envoyer
un texto plutôt que parler au téléphone, à moins que vous n'ayez
pas besoin de parler'.
Lisez cette interview dense à propos de la normalité de
l'agitation, la manière dont la star s'exprime aujourd'hui, plutôt
que le glamour d'Hollywood ('Les stars de cinéma
ne rayonnent plus de lumière'),
les angoisses d'une génération.
Une nouvelle Stewart
Elle a fait la paix avec
elle-même et avec les fantômes du passé. Grâce également à
Woody Allen, elle a surmonté la névrose et fait son chemin vers
l'ouverture avec amour pour une femme et trois films d'auteur.
Par Cristiana
Allievi
Photos d'Olivia Malone
Photos d'Olivia Malone
Un short, des bottines et
un tee shirt blanc, Kristen Stewart est assise sur un canapé en soie
d'un hôtel de luxe dans le sud de la France. 'Si je porte les
bons vêtements, je me sens prête à affronter le monde. Je dois
remercier ma styliste, qui travaille pour moi pendant de nombreuses
années et sait exactement qui je suis'.
En fait, sa styliste est spéciale. Pas tellement parce que sa
cliente est l'une des actrices les plus convoitées.
À
Hollywood, mais parce qu'elle est l'une des rares dépositaires
d'une arcane : la personnalité de cette jeune actrice, connue pour
avoir construit une carrière sur le mystère. Et sur le fait d'être
terriblement 'cool'. Mais pour comprendre Kristen Stewart, nous
devons commencer de loin, depuis le début. Surtout rappelez-vous
qu'elle a 26 ans, détail facile à oublier si vous ne regardez que
son CV.
Elle a grandi à Los
Angeles avec sa mère, scénariste, et son père, producteur adjoint.
Elle passe sa première
audition à l'âge de 9 ans. 'J'ai commencé à jouer la
comédie pour faire partie d'une équipe, mais ensuite, à force
d'auditions, je me suis éloignée de tout ce qui était vaguement
lié au commercial'.
Un rôle excentrique en amenant un autre, tous dans le monde du
cinéma indépendant, l'ont conduite au succès immense avec la Saga
Twilight
,basé sur 'l'histoire d'amour paranormale' de Stephenie Meyer. 'On
ne pensait pas que ce serait beaucoup plus qu'un film, je savais
seulement que Catherine Hardwicke allait le réaliser et j'ai aimé
l'idée. Ensuite tout s'est transformé en quelque chose de
complètement différent',
dit Stewart.
À
18 ans et dans le rôle de Bella Swan, mais aussi en tombant
amoureuse de son partenaire vampire dans le film (Robert Pattinson),
elle devient l'actrice la plus populaire et la plus riche de la
planète, selon Forbes, elle aurait gagné 7 millions de dollars pour
chacun des cinq épisodes. Il y a des années, lorsque nous l'avons
rencontré au sommet du succès, elle parlait en bougeant constamment
ses jambes, comme si elle voulait partir le plus tôt possible.
Aujourd'hui, elle communique avec un rythme plus rapide, frottant
nerveusement le pouce et le majeur de sa main droite, mais – quand
bien même – elle n'est jamais désagréable. 'C'est
simplement que je me crispe pendant les interviews',
admet t-elle.
Mais
elle ne manque pas de force intérieure, si vous pensez que tout le
monde ou presque tout le monde à sa place aurait été pris au piège
dans un stéréotype en tant qu'adolescent. Au lieu de cela, elle a,
après le succès écrasant, conquis l'industrie du cinéma sans
manquer une prise, grâce à des films comme Still
Alice
par Richard Glatzer et Wash Westmoreland et Clouds
Of Sils Maria
par Olivier Assayas.
'Nous avons tous
beaucoup de personnalités, je ne fais pas exception. Mais je n'aime
pas parler de moi, parce que tout ce que je dis est toujours mal
compris. Je préfère de loin me révélant en tant qu'actrice, en
montrant les aspects dont je ne suis pas encore pleinement
consciente. Je trouve que c'est la meilleure expérience'.
2016
a avec certitude conduit à de nombreuses versions de Kristen au
cinéma : l'année a commencé au Festival de Sundance avec
Certain Women par
Kelly Reichardt dans lequel elle apparaît dans le rôle d'un
professeur dans une école avec des cours du soir qui commence une
relance douce amère avec une étudiante. La clameur a continué à
Cannes avec deux films, Café
Society de
Woody Allen (sur les écrans italiens le 29 septembre) et Personal
Shopper par
Assayas. Dans le premier, elle est une secrétaire des années 30 qui
vous fait penser à Audrey Hepburn, dans le second, elle est une
fille choquée par la perte de son frère jumeau et reste piégée
dans une histoire de fantômes. Et de plus, dans les cinémas
américains cet été, elle était la star d'Equals
de Drake Doremus, l'histoire d'amour se déroulant dans un futur
dystopique, présenté à Venise l'année dernière. Cet automne,
elle sera de retour avec Billy
Lynn's Long Halftime Walk
(basé sur le roman de Ben Fountain) et dans lequel elle joue la sœur
d'un héros de la guerre en Irak tourmenté (il sera diffusé en
salles en février 2017 en Italie).
Par
coïncidence, pour la pousser au-delà de sa 'zone de confort', il y
a également Woody Allen, qui, avec son côté visionnaire, l'a placé
côte à côté (pour la troisième fois) avec l'excellent Jesse
Eisenberg, les faisant danser à l'écran dans Café
Society.
'Mon personnage dans le film, Vonnie, ne pouvait
pas être plus éloignée de moi. Je ne peux pas comprendre
facilement la légèreté et la spontanéité : elle respire la
vie, alors que je pense et ressasse tout le temps. J'ai auditionné
pour le rôle parce qu'Allen pensait que je convenais, mais il
n'avait pas vu avec quel intensité j'étais capable [de le faire].
J'ai dû me jeter dedans et lui montrer'.
Il
y a un aspect, cependant, partagé par Stewart et Vonnie, et c'est
l'attitude envers le monde des célébrités. 'A
Los Angeles, je vis, et la version pittoresque, haute et claire que
Woody Allen a donné d'Hollywood dans son film n'existe plus. Ce qui
reste aujourd'hui est une secte de quelques personnes considérés
comme des étoiles brillantes, qui, en réalité, ne rayonnent plus
de lumière, alors qu'ils sont tenus par le public. Des prisonniers
de l'idéalisation. J'ai toujours souffert de cette possessivité des
fans, il s'agit d'une sorte de responsabilité d'avoir à plaire aux
autres. Mais si, dès le début vous vous présentez au public comme
une coquille vide, quelqu'un qui en fait n'existe pas, avec le temps,
l'image ne fera qu'empirer jusqu'à ce que cela se désintègre'.
Peut
être à cause de ce vide avec lequel elle a dû faire face, Stewart
admet avoir combattu longtemps avec le stress. 'Je
connais l'anxiété et les attaques de panique, j'en ai souffert
pendant un long moment. J'essayais de tout contrôler. Les choses se
sont améliorées, aujourd'hui je sais que je peux parfois me sentir
incapable de voir le bon côté de la vie, ce sont seulement les
émotions. La négativité temporaire'.
Stewart
a trois chiens, Bear, Bernie et Cole, qui l'a font se sentir en
sécurité, utilise Instagram (pas les autres médias sociaux) et
aime cuisiner. 'J'aime vraiment l'idée du lunch
du dimanche et me mettre en cuisine est bon pour moi. Il y a peu de
temps, j'ai arrêté de manger de la viande et je n'utilise plus de
produits animaliers, je suis excellente pour faire des spaghettis et
je suis très forte avec le sèche linge, j'utilise des pommes
coupées en dés, du céleri et des carottes, je les combine avec de
l'huile d'arachide et de la noix de coco … C'est délicieux !'.
Elle
dit qu'elle n'a pas un grand sens du rythme, mais qu'elle adore jouer
de la guitare. Elle est amie avec Patti Smith. 'Le
message qu'elle m'a toujours délivré est, 'Retourne bosser et
trouve ce qui te fait avancer. Cela te fera te concentrer'. Et puis,
elle écrit fréquemment, peut être de l'amour désespéré et
recueille la provocation de Woody Allen qui dont parle un personnage
dans le film. 'L'amour non partagé tue plus que la tuberculose …
Mais malgré cela, chercher les bons mots pour exprimer un sentiment,
un sentiment triste ou heureux, le rend réel, cela sort de votre
esprit, de manière à ce que vous puissiez enfin le reconnaître'.
Quelle
stratégie adoptez-vous pour alléger les souffrances qui suivent la
fin d'un amour ? 'A l'époque, sauter sur un
nouveau partenaire semblait toujours une bonne idée',
dit-elle et sa voix devient plus profonde, pour la première fois
plus calme. 'Mais laisser de la place pour faire
le deuil est de loin le meilleur remède'.
'Ce que je réalise
aujourd'hui est que je suis souvent distraite. Mais maintenant, je
garde plus l'attention'.
Alors
que nous parlons, elle écrit un grand nombre de textos : c'est
sa forme de communication préférée. Le réalisateur Assayas doit
l'avoir remarqué, puisque dans Personal
Shopper,
il a dirigé la caméra sur ses mains frénétiques pour une séquence
très longue. 'Ceux [que l'on voit] dans le film
sont mes doigts, qui souvent tremblaient à cause de la rapidité
avec laquelle je l'ai écrit … Il n'y a même pas un effet spécial,
j'en suis fière. 'Je préfère envoyer un texto plutôt que parler
au téléphone, à moins que cela ne soit nécessaire de parler'.
Un nouvel amour et une nouvelle prise de conscience ont-il balayé
toutes les ombres de Kristen ? 'Après une
perte, c'est effrayant d'être en face de l'inconnu. Nous ne savons
pas ce qui se passera quand nous mourrons, dans quel état nous
serons … Lorsque vous mettez votre tête sur l'oreiller avant
d'aller dormir et que vous vous demandez, 'Qu'est-ce qu'il va se
passer ?' ou 'Est-ce que tout est sous contrôle ?', vous
pouvez ressentir une anxiété qui devient physique. Je le sais, je
sais lorsque l'esprit ne vous fout pas la paix et que cela vous
accable. Mais j'ai appris à ne pas me laisser atteindre. Et à ne
pas tomber dans ce trou'.
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