samedi 28 novembre 2020

Happiest Season : Interview de Mackenzie Davis avec Flaunt

A l'occasion de la promotion d'Happiest Season, l'actrice Mackenzie Davis mentionne longuement Kristen et la réalisatrice Clea DuVall et parle du film, de leur collaboration, du tournage, des personnages ou encore de son engagement vis à vis du féminisme dans une interview avec Flaunt.


Traduction faite par le staff de KStew France. Merci de nous créditer avec LIEN si vous la reprenez ailleurs

 

Journaliste : Quel a été le facteur décisif pour vous de rejoindre Happiest Season ?

Mackenzie Davis : Je ne connaissais pas Clea [DuVall] avant que nous nous rencontrions à propos du film, mais elle était l'amie d'un très bon ami à moi et je venais tout juste d'entendre les choses les plus merveilleuses à son sujet et cela m'a rendu vraiment ambitieuse de travailler avec elle et de la forcer à être mon amie. C'était donc simplement une conclusion avortée avant même que nous nous rencontrions. Je me disais, 'Je suis partante !'. Mais Kristen le faisant était un tel vote de confiance. Je pense qu'elle a une carrière tellement intéressante et qu'elle n'est pas précieuse dans le travail qu'elle fait dans la mesure où tout va être nominé pour un César.


Journaliste : Ce que j'ai vraiment apprécié le film, c'est non seulement qu'il brise les limites parce qu'il crée cette histoire d'amour entre personnes du même sexe à l'écran, mais il le fait aussi de manière authentique. Vous n'êtes pas parfaite, le personnage de Kristen n'est pas parfait. Saviez-vous que vous faisiez un film qui allait changer un peu les choses ?

Mackenzie Davis : Je pense que nous étions conscientes des gros titres – que c'est le premier film de Noël [qui est une] comédie romantique en studio à la façade gay jamais réalisé. Nous savions donc que c'était la bannière du film, mais en ce qui concerne tous les trucs, les imperfections, les échecs des personnages et des trucs comme ça, je me sentais un peu inquiète et peu sûre quand nous le filmions. Et il y a aussi ce sentiment que j'avais en faisant le film, et que j'avais en regardant le film où je me dis, 'Ces filles vont avoir beaucoup de travail à faire sur leur relation après ça'. Comme si ça ne donnait pas l'impression que ça se termine maintenant. Il y a beaucoup de déballage, cette expérience va se poursuivre, donc je suppose que ce que je dis est : je pense que tous ces éléments désordonnées améliorent les choses parce que ce n'est pas une histoire de coucher de soleil.


Journaliste : Il est assez difficile de trouver un article sur vous qui ne mentionne pas le mot 'féministe' et je veux savoir ce que vous pensez de cette étiquette qui vous est imposé. Cela vient peut être du fait que vous avez un diplôme en études de genre, mais je me demande si cela vous a jamais semblé être une étiquette très pratique que les journalistes vous ont imposée ?

Mackenzie Davis : Eh bien, je ne pense pas que ce soit une étiquette, car c'est quelque chose sur lequel je n'ai aucune réserve et je n'ai jamais eu de réserves quant à l'identification en tant que tel. Cela semble presque dépassé de se qualifier de 'féministe' maintenant, parce que c'est comme se dire si vous ne l'êtes pas, qu'est-ce que vous foutez ? [Rires] Où atterrissent vos croyances ? Je ne connais donc plus la puissance qu'elle a. Il y a un moment étrange où c'était extrêmement puissant et effrayant pour les gens de le dire, puis extrêmement en vogue, puis la tendance à la mode à maintenant rendu les choses un peu molles ou quelque chose du genre. C'est simplement la conviction que les femmes doivent être traitées de manière égale ou avoir des droits égaux aux hommes – ce n'est pas un point de vue vraiment radical.

Mais pour l'autre partie de votre question, je pense que la conversation autour du féminisme, des personnages féminins forts, des femmes à Hollywood, est paresseuse et classifie en quelque sorte l'acteur répondant à la question encore plus éloignée dans une autre catégorie, au lieu de pouvoir avoir une conversation sur le travail qu'ils ont fait, le rôle. Je trouve que je suis constamment interrogée sur l'optique des choses : qu'est-ce que cela signifie pour l'avenir des femmes à Hollywood et elles veulent toujours une réflexion là-dessous, ce qui n'est pas mon travail. Mes convictions sont évidentes sur mon CV. J'ai fait des choix très précis à cause des choses que je veux voir dans le monde et des choses en lesquelles je crois. Et devoir constamment répondre à propos de mon sexe dans les interviews même si cela parle – pas dans mon cas, désolée – même si cela parle d'avancée positives, j'ai simplement l'impression que je ne peux pas parler de choses plus intéressantes ou de choses qui ne sont pas liés à l'identité de genre. Mais vous savez, vous devez parler de choses à mort jusqu'à ce qu'elles cessent d'être intéressantes, alors j'espère que nous nous en rapprochons.


Journaliste : Happiest Season parle de quelque chose d'autre qui est assez intéressant et assez profond, c'est être honnête avec vous-même et être honnête sur qui vous êtes pour les autres. Avez-vous déjà eu des ennuis pour être la personne assez forte que vous êtes et ne pas avoir mis les bouchées doubles à partir de cela. Ou avez-vous mis les bouchées doubles ?

Mackenzie Davis : Je pense que j'ai tendance à mettre les bouchées doubles, je veux dire la vie est un voyage et vous changez tout le temps. Il y a des moments où j'étais si désagréablement fidèle à mes opinions et à la façon dont je les communiquais aux gens. J'ai ensuite eu une période de recalibrage où je me suis dit, 'Laisse la place à d'autres personnes pour discuter avec toi sans tu n'aies besoin de les posséder', et j'aime dominer une conversation, mais je ne sais pas. Je pense à cette époque où j'étais à l'école de théâtre, qui était comme la plus folle de ma vie. Nous faisions des scènes et parfois, il y avait de la nudité dans les scènes – cela ressemblait à un environnement sûr, faisant partie de l'exploration des choses, mais j'ai entendu parler d'une liste qui se trouvait au sous-sol de l'école de théâtre dans le vestiaire des garçons, évaluant tous les corps des filles. Nous étions au début des vingt ans, pas quatorze – non pas que ce serait bien malgré tout – mais il y avait un tel manque de respect et d'intimité. Nous partagions nos corps nus dans le cadre d'un espace très, très sûr pour travailler et j'étais furieuse et je leur ai dit de se débarrasser de cette liste.

Ensuite, nous travaillions dans le sous-sol de l'école un autre jour et j'ai vu la liste, comme épinglée sur le mur, et je n'ai jamais crié ni été possédée par un démon comme je l'étais quand je l'ai trouvée. Et je me souviens juste de l'avoir arrachée du mur, de marcher au milieu de la salle de classe où se déroulait un cours, de hurler après tous ces petits garçons immatures, puis de quitter l'école et de ne revenir que le lendemain.

Je raconte cette histoire parce que je m'identifie vraiment à cela – en termes de mettre les bouchées doubles pour votre personnalité – mais j'ai l'impression d'être possédée par le sentiment de cette erreur judiciaire ou quelque chose du genre, et cela peut me conduire à me comporter de manière erratique. De plus, socialement, je ne pense pas que beaucoup de gens m'aimaient dans cette école parce que je n'étais pas amusante.


Source: Flaunt

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