jeudi 9 avril 2020

Interview de Kristen avec ELLE Italia [Numéro du 11 mars 2020]

A l'occasion de la press junket de Seberg réalisé par Benedict Andrews, Kristen parle du film, de son personnage, du contexte politique de l'époque et de la surveillance du FBI et de son futur en tant qu'actrice et réalisatrice avec The Chronology Of Water dans une interview avec le magazine italien ELLE Italia.





Traduction faite par le staff de KStew France. Merci de nous créditer avec LIEN si vous la reprenez ailleurs

La muse rebelle

Dans un film désormais disponible en ligne, Kristen Stewart, formidable témoignage de la nouvelle campagne Chanel, rend justice à Jean Seberg, actrice symbolique de la Nouvelle Vague. Elle a été l'une des premières stars activistes. Mais à la fin, ils l'ont tous trahi.

Le corps de Jean Seberg retrouvé le 18 septembre 1979 dans la rue Général Appert à Paris, nu et enveloppé dans une couverture, recroquevillé sur le plancher arrière de la Renault blanche, à côté d'une bouteille d'eau et de nombreuses bouteilles de barbituriques vides. Suicide flagrant ou peut être pas, certains doutes subsistent. La vie éblouissante et malheureuse de l'actrice, icône du style et de la rébellion, l'une des premières stars activistes, est ressuscitée, en mettant l'accent sur les années 70 tumultueuses, par Kristen Stewart dans le film Seberg réalisé par Benedict Andrews désormais disponible en Italie sur la plateforme Chili (chili.com), après la présentation lors du Festival de Venise. Une opportunité sans précédent et à ne pas manquer ces jours-ci à la maison. Une histoire en partie inconnue et certainement amère : les dons de Seberg à divers groupes antagonistes et minoritaires, et les fréquentations avec les Black Panthers, l'ont en fait transformée en l'une des cibles spéciales du FBI, l'amenant sur la pente de la dépression. En avril 1970, la section spéciale COINTELPRO a officiellement suggéré d'envoyer des informations à la presse à scandales dans laquelle il a été fait allusion au fait que l'actrice était enceinte non pas de son époux de l'époque, Romain Gary, mais d'un membre du Black Panther Party, afin de 'réduire l'image de la star dans l'opinion publique'.

C'est un signe du destin que ce soit Stewart qui redonne vie à Jean. Une rebelle, qui après le succès de Twilight a choisi la voie du cinéma d'auteur, et comme Jean, est une icône de style. Égérie de Chanel depuis 2015, elle a été le visage de différentes collections de mode et de beauté de la maison ainsi que du légendaire sac 'Gabrielle', posant pour Karl Lagerfeld. En la photographiant lors de la dernière campagne 'zéro gravité', le grand photographe français Jean Baptiste Mondino, a dit d'elle : 'J'adore son allure et son côté garçon manqué'. Les mêmes atouts de l'icône perdue de la Nouvelle Vague dont l'actrice a parlé exclusivement avec ELLE Italia.

Journaliste : Connaissiez-vous l'histoire de Jean Seberg, la partie persécution du FBI ?
Kristen Stewart : Non, je n'en avais absolument aucune idée, j'ai tout découvert quand j'ai abordé le film. Mais je connaissais l'actrice, c'était une grande inspiration. Au-delà du film, cependant, ce qui m'a toujours intéressé chez elle, c'est sa forme extrême de compassion, le besoin d'aider les personnes marginalisées. Une tendance humanitaire qui ne l'a jamais quittée. Et pour laquelle elle a été diabolisée. Pour beaucoup, c'était de la folie, en réalité, elle avait une idée politique simple, presque naïve : la révolte était pour elle d'être du côté des perdants. Finalement, nous l'avons tous trahi.

Journaliste : Ses films sont mentionnés dans Seberg et elle les réinterprète.
Kristen Stewart : Il nous a semblé juste de commencer par la scène de l'incendie de Jeanne d'Arc dans le film d'Otto Preminger, à ses débuts (Sainte Jeanne). Le spectateur ne sait pas si une vision est vraie, mais elle représente l'essence de la chasse aux sorcières dont elle a été victime.

Journaliste : Était-ce plus excitant ou plus difficile de refaire des scènes cultes du cinéma, la fin de A Bout De Souffle ?
Kristen Stewart : Provocant. Nous avons travaillé sur les détails, nous savions que nous avions affaire à une icône, il fallait une extrême délicatesse. Et ce que le film raconte, ce n'est plus la fille au tee shirt de Godard, mais une actrice qui voit son moment de grâce s'estomper. Nous avons essayé de capter son extrême sensibilité à l'énergie, la vie, le tout avec un peut budget.

Journaliste : Cette histoire qui mêle le racisme et le rôle féminin vous semble t-elle toujours d'actualité ?
Kristen Stewart : Oh mon dieu, ça l'est plus que jamais, en particulier ce qu'elle révèle au sujet des fake news est important ; celui qui les contrôle peut changer la vie des gens et c'est ce qui me fait vraiment peur. Dans cette ère sociale, alors tout devient encore plus compliqué. C'est également un film qui a beaucoup à voir avec mon pays, l'Amérique aujourd'hui.

Journaliste : Après Charlie's Angels, on a annoncé le premier film [en tant que] réalisatrice, The Chronology Of Water du livre de Lidia Yuknavitch, une ancienne nageuse qui, dans ses écrits, enquête sur les questions de genre avec la sexualité.
Kristen Stewart : Oui, je dois d'abord conclure quelques projets en tant qu'actrice qui m'intéressent, mais il y a déjà beau scénario, je dois m'engager sur la partie visuelle, la plus difficile, le vrai défi. Avec l'émergence de l'urgence pandémique, le cinéma s'est arrêté.


Journaliste : L'avenir sera t-il en tant qu'actrice ou réalisatrice ?
Kristen Stewart : Au milieu. Je veux mener à terme les films qui sont suspendus en tant qu'actrice et étudier pour me préparer sérieusement à devenir réalisatrice.




Source/Scans: @AdoringKS

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