mercredi 12 octobre 2016

Certain Women : Interview de Kristen avec Metro US

A l'occasion de la press junket de Certain Women lors du Festival du Film de New York [NYFF 2016], Kristen évoque le film, le tournage, son personnage et Kelly Reichardt dans une interview avec Metro US. 




Traduction faite par le staff de KStew France. Merci de nous créditer avec LIEN si vous la reprenez ailleurs


Kristen Stewart savait qu'elle devait travailler avec Kelly Reichardt. Le film précédent de la réalisatrice de Wendy Et Lucy, Night Moves, met en vedette deux de ses amis, Dakota Fanning et Jesse Eisenberg. 'Les deux me disaient, 'Fais quelque chose avec elle !'', se souvient-elle. Et nous avons donc Certain Women, qui raconte trois histoires de femmes : Laura Dern joue une avocate qui est impliquée dans une situation de prise d'otage ; Michelle Williams apparaît dans le deuxième acte dans le rôle d'une femme légèrement aux prises avec son mariage. Stewart – maintenant une reine du cinéma d'art et essai, comme nous l'élaborons ici – arrive dans le troisième acte, jouant un professeur donnant des cours du soir éreintée qui attire l'attention mystérieuse d'une jeune femme solitaire (Lily Gladstone). Il s'agit d'un film triste. Et Stewart, 26 ans, l'aime de cette façon.

Journaliste : Nous pouvons simplement passer la majorité de cette interview à papoter à porpos de Kelly Reichardt ensemble.
Kristen Stewart : Putain, je l'adore. Je suis assez chanceuse de la connaître et je peux vous dire que ses films la reflètent vraiment. Vous en regardez un et c'est très nettement elle. C'est assez rare. Et putain elle ne copie personne. Elle est capable de créer tout cet environnement complet qui se concentre sur des moments qui se produisent entre des moments sur lesquels les gens se concentrent souvent dans les films. Il y a quelque chose de mordant à propos de ses films également. Je ne pense pas que vous riez, mais vous pensez, 'C'est amusant. C'est vraiment amusant'. Cela décrit son truc pour moi.

Journaliste : Ils ont cette qualité étrange, dans le sens où ils sont à la fois naturalistes et complexes. Parfois, ils sont presque comme une pièce de musique d'ambiance planante.
Kristen Stewart : La plupart des gens ne font pas des films qui n'essaient pas de vous faire ressentir quelque chose tout le temps. Dans son cas, cela crée un sens de la méditation, ce qui est foutrement rare. Je regarde ses films et je ne pense pas à ce sujet jusqu'à la fin. Et ils sont lents. Putain ils sont tranquilles. Il y a beaucoup de lacunes qui vous inspirent pour vous entraîner vers des pensées tangentielles. Cela m'absorbe tellement.

Journaliste : Son nouveau film est un film sur les femmes, mais cela n'est pas ouvertement une déclaration politique ou il ne se laisse pas lui-même être défini uniquement par cela.
Kristen Stewart : Ils ont chacun quelque chose l'un contre l'autre, mais pas d'une manière qui s'agrandit lui-même. On ne se dit pas, [serre les poings], 'Je vais vaincre cette adversité !'. Aucun d'entre eux ne trouve de solution. Ils veulent tous quelque chose qu'ils ne peuvent pas avoir. Vous avez le personnage de Michelle, qui en quelque sorte foire la dynamique conventionnelle du mariage. Et ensuite, vous avez le personnage de Laura qui reconnaît la nature illogique de la bureaucratie et le fait que les hommes n'écoutent pas les femmes. Mais elle ne fait pas vraiment quoi que ce soit à ce sujet. Cela ne fonctionne pas pour elle. C'est douloureux, mais d'une manière calme. C'est accablant. Ils sont foutrement épuisés. Ces femmes sont tellement fatiguées. J'adore cela.

Journaliste : Qu'en est-il de votre personnage ?
Kristen Stewart : Mon personnage veut simplement ressentir quelque chose de foutrement valide et elle ne va pas [ressentir quelque chose de valide] tout en faisant les choses qu'elle fait. Et vous avez le personnage de Lily, qui veut simplement un ami. Elle a le béguin pour quelqu'un et elle ne sait foutrement pas ce que c'est. Elle regardent dans les mauvais endroits. Ces personnes sont foutrement solitaires. Et putain c'est douloureux. Il y a un éloignement chacun d'entre eux qui semblait avoir été appris, cela semble être protecteur. Et c'est triste.

Journaliste : Les interactions entre les personnages sont tellement complexes et parlement de cette idée que nous ne connaîtrons jamais réellement quelqu'un. Mais je voudrais faire valoir que reconnaître que nous essayons de rendre les gens mal est une sorte de soulagement.
Kristen Stewart : Nous sommes tous tellement inconscients les uns des autres. C'est dingue. Mais [savoir cela] vous libère un peu. C'est bizarre. Je suis constamment, avec chaque amitié, chaque putain de relation familiale, je me dis, 'Vous avez besoin de me connaître !'. Ensuite, vous vous rendez compte que personne ne peut connaître personne. Et cela soulage. Il y a un soulagement là-dedans. Nous nous connaissons pas vraiment les uns les autres. D'autre part, c'est isolant et effrayant.

Journaliste : J'ai trouvé qu'alors que je vieillis, je deviens plus cool à propos du fait de pas avoir un lien profond avec chaque personne que je rencontre. Et par conséquent, j'ai le sentiment d'être plus confiant et plus détendu, étrangement.
Kristen Stewart : Sérieusement. Vous avez simplement besoin de vous détendre un peu. J'ai fait cela alors que je vieillis également. Lorsque j'étais plus jeune, j'étais super flippée s'il n'y avait pas une clarté dans chaque échange. Maintenant, je me dis, 'Très bien, peu importe, je m'en fous'.

Journaliste : Il y a une blague récurrente amusante dans les scènes au diner de Certain Women dans lesquels votre personnage ne cesse de commander de la nourriture mais ensuite ne mange que quelques bouchées avant de la jeter.
Kristen Stewart : Elle a foutrement pas de temps pour quoi que ce soit. Et elle ne fait définitivement rien qui soit agréable pour elle-même. Et ce fut vraiment une corvée de faire tous ces repas, parce que nous avons tourné chaque scène dans le diner en une nuit. Donc je mange le cheeseburger et le sandwich grillé et un sundae et une soupe. J'ai pensé que j'allais mourir. A la fin de la nuit, je transpirais [rires], en me disant, 'Oh mon dieu, je vais vomir'. C'est tout ce que j'aurais pris, mais en une seule fois. C'était costaud.

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