A l'occasion de la press junket de Come Swim lors du Festival du Film de Cannes 2107, Kristen revient sur son premier court métrage, sa naissance et son développement, sa venue à Cannes et son future en tant que réalisatrice dans une interview The Guardian.
Traduction faite par le staff de KStew France. Merci de nous créditer avec LIEN si vous la reprenez ailleurs
Kristen Stewart à
propos de ses débuts de réalisatrice – 'Les meilleurs
cinéastes féminines sont des dingues compulsives'
Dans une suite de l'Hôtel
Majestic Barrière à Cannes, toutes les surfaces sont envahies par
la haute couture. Les robes de Chanel filées à partir de tissus
très fins sont drapées le long des murs et des bracelets parés de
diamants massifs sont dispersés sur la commode. Seul l'occupant de
la suite ne semble pas avoir reçu la note. Kristen Stewart, vêtue
d'une veste et d'un pantalon type cargo noir, ses cheveux d'un blond
éclatant, semble presque hors de propos.
Mais Stewart n'est pas la
présence incongrue qu'elle pourrait paraître lors du festival. En
2014, elle est devenue la première actrice américaine en 30 ans à
remporter un César, pour la Meilleure Actrice Dans Un Second Rôle
dans Clouds Of Sils Maria
d'Olivier Assayas. Plus récemment, il y a eu sa performance bizarre
dans Personal Shopper,
l'histoire de fantôme étrange, triste, méditative d'Assayas.
Et
Stewart a maintenant décidé de faire la seule chose que cette ville
en adoration pour le cinéma d'auteur considère plus que toute autre
chose – devenir une réalisatrice. Son premier court métrage, Come
Swim, fait partie de
l'Anthologie Shatterbox et qu'elle a écrit et réalisé, a reçu un
emplacement pour une projection spéciale. 'J'ai
l'impression qu'ils sont simplement gentils avec moi parce que je
viens énormément ici',
rit-il. 'Comme ils disent, 'Bien sûr, tu peux montrer
ton petit court métrage ici'.
Stewart peut se méfier
d'elle-même. Indépendamment de qui l'a fait, Come Swim est
le genre de ticket avant-gardiste audacieux que Cannes savoure
habituellement. Un récit abstrait de la quête d'un homme pour
rassasier une soif inexplicable et inextinguible, le film ne manque
jamais d'images sur arrêts, à partir d'un coup d'éclat hyper vif
d'une vague en creux langoureuse, jusqu'à la vue du personnage
central du film aggravant littéralement dans un moment d'horreur
corporel à la Cronenberg.
Le film, dit Stewart,
provient d'une image qui semblait être logée en permanence dans son
esprit – 'd'une personne dormant doucement sur le fond de
l'océan et tirant une telle satisfaction de cet isolement. J'ai
pensé, 'Wow, c'est assez sombre'. Vous voulez connaître la
situation qui plongerait quelqu'un si bas'.
L'idée
de couler au fond de la mer, loin de tout contact humain, pourrait
être séduisante pour quelqu'un comme Stewart – pas de paparazzi
à gérer, pour commencer. Mais le sous-texte concerne quelque chose
de plus universel : le choc ou plus précisément 'cette
première crise douloureuse où vous vous dites, 'Personne n'a jamais
ressenti cela' – alors que nous l'avons tous vécu'.
Ainsi,
le film se joue en deux moitiés, avec l'ouverture, une section plus
expérimentale exprimant les sensations extrêmes que nous ressentons
après que notre cœur ait été brisé, lorsque même respirer de
l'air et boire de l'eau peut sembler impossible, et la seconde
représentant la réalité plus banale de la situation. 'Je
voulais simplement externaliser un sentiment très interne à propos
duquel vous ne parlez pas jusqu'à ce qu'il soit passé et puis vous
vous dites, 'Mon dieu, je suis en train de perdre la tête. C'est
tellement dingue, j'ai été tellement bizarre pendant six mois, je
suis tellement désolée pour tous mes amis'. Pour ne être trop
lourd à ce sujet, car cela n'est pas clinique ou quoi que ce soit,
mais c'est une forme de dépression'.
Le
sujet est assorti de certains choix stylistiques audacieux. L'artiste
rock artistique St. Vincent offre une bande musicale menaçante et
stimulante et le film est monté dans une série de coupures rapides
tintinnabulantes. Pendant ce temps, une technique numérique complexe
connue sous le nom de transfert de style neural a été utilisée
pour superposer les croquis originaux de Stewart de son homme
submergé sur les images. Stewart a même coécrit un document de
recherche sur la technique de l'Université de Cornell.
Come
Swim
est un peu dur sur les bords – certains des dialogues du film
chuchotés ont un soupçon de parfum et de prétention – mais, pour
un début, c'est impressionnant. Certes, il a été mieux reçu que
certains des projets gonflés d'acteur devenu réalisateurs qui ont
submergé Cannes par le passé, comme The
Last Face
de Sean Penn, qui a suscité des hurlements lorsqu'il a été projeté
en avant première l'année dernière.
En
tant que fille d'une scénariste/réalisatrice et d'un producteur,
Stewart s'est toujours vue disparaître derrière la caméra plutôt
que devant celle-ci. Lorsqu'à 11 ans, elle est apparue dans le
thriller de David Fincher en 2002, Panic
Room,
elle a la prétention assez audacieuse de dire à la star de film,
Jodie Foster, qu'elle deviendrait 'la plus jeune
réalisatrice qui existe'.
Le sursaut soudain de sa carrière d'actrice provoqué par les films
Twilight a
été un frein à cela, mais le désir n'a pas disparu.
Stewart
reconnaît qu'elle se trouve dans une situation heureuse, consciente
que Come Swim ne
serait probablement pas à Cannes si sa réalisatrice n'était pas
une actrice de premier plan. 'Les gens qui sont
beaucoup plus talentueux et inspirés n'ont jamais eu l'occasion de
faire un court métrage pour l'argent que l'on m'a donné pour le
faire',
admet-elle. 'J'ai eu huit jours pour le tourner.
C'était le plus processus le plus confortable'.
Si
les opportunités sont limites pour les réalisateurs débutants, la
situation est nettement plus grave si elles sont des femmes. Come
Swim
a été produit dans le cadre du projet Shatterbox Anthology, dirigé
par le site internet lifestyle Refinery29, qui vise à remédier à
la disparité entre les réalisateurs masculins et féminins. Mais il
s'agit d'une lutte acharnée : seulement 7% des 250 premiers
films en 2016 ont été réalisés par des femmes, un chiffre
inférieur à celui de 1998.
Pour
Stewart, la seule façon de corriger un tel déséquilibre est d'une
intensité pure. 'Les réalisatrices féminines
les plus cool avec lesquelles j'ai travaillé sont des personnes
vraiment compulsives',
dit-elle. 'Vous demandez à Kelly Reichardt
[réalisatrice de Meek's Cutoff et Certain Women] à quoi ressemble
le fait d'être une femme réalisatrice et elle va simplement vous
dire, 'Je n'ai pas de réponse parce que je ne pourrais rien faire
d'autre dans ma vie'.
'Les artistes
féminines qui font le meilleur travail, elles sont tellement
concentrées que rien ne va se mettre en barrage sur leur chemin.
Kelly, putain Patti Smith, ce sont juste des bosseuses. C'est
difficile d'en parler, parce que vous devez en parler pour le
changer, mais en même temps, c'est se dire, 'Fais-le simplement''.
Elle fait une pause, reconsidérant cet appel aux armes. 'C'est
la chose la plus ridicule à dire. Bien sûr, les gens le feraient
s'ils le pouvaient. Je suis dans la position la plus folle et la plus
chanceuse'.
Savoir
si Stewart continuera ou non à faire ses propres films n'est pas
clair. Elle a encore beaucoup d'engagements en tant qu'actrice,
comprenant un drame sur l'auteur trompeur JT Leroy, créé par Laura
Albert. De plus, elle ne veut pas seulement tomber dans un vieux
schéma de réalisation. 'Les gens continuent de
demander, 'Alors, qu'est-ce qui vous attend ? Vous voulez
continuer à développer des projets ?'. Je pense qu'ils doivent
simplement venir à vous. Je ne veux pas faire une impression de
réalisatrice. Je ne veux pas le faire pour le bien'.
Si
Stewart retourne derrière la caméra, il semble que cela sera pour
être dans ses propres termes. 'Je n'aime pas
l'idée de faire des films sans égard pour le public. Parce que j'ai
travaillé avec des gens qui ont dit, 'Je veux que le public
réfléchisse à ce moment-là'. Eh bien,pour qui faites-vous cela
alors ? Parce que si vous commencez à faire cela pour tous, vous
finirez avec quelque chose de générique. Il doit être son propre
animal. Vous pouvez emballer et proposer une idée après le fait,
mais si c'est ce qui vous informe en premier lieu … Pffffff, ne
faites pas des films !'.
Source: TheGuardian
Via: @Mel452
Via: @Mel452
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire