dimanche 20 novembre 2016

Billy Lynn's Long Halftime Walk : Interview de Kristen, Ang Lee & Steve Martin avec Nashville Scene

A l'occasion de la press junket de Billy Lynn's Long Halftime Walk lors du Festival du Film de New York [NYFF 2016], Kristen, Ang Lee et Steve Martin parlent du format du film, des personnages et du cinéma dans une interview avec Nashville Scene. 



Traduction faite par le staff de KStew France. Merci de nous créditer avec LIEN si vous la reprenez ailleurs


Nous parlons avec Ang Lee, Steve Martin et Kristen Stewart à propos de Billy Lynn's Long Halftime Walk

L'adaptation novatrice de Lee sort en salles partout ce week end [note du staff : aux USA].

Si vous avez lu le roman de Ben Fountain Billy Lynn's Long Halftime Walk – et beaucoup l'ont fait – alors vous êtes bien conscient d'un aspect qui le distingue de la grande majorité de la littérature contemporaine là-bas. Le roman se déroule dans le temps présent à la troisième personne, qui est un étrange acte d'équilibre tonal qui introduit l'immédiateté viscérale mais reste à une distance objective de son sujet. Alors qu'il semble être déterminé à rester fidèle à ce choix spécifique, le réalisateur Ang Lee a fondamentalement développé une technologie visuelle entièrement nouvelle pour l'incarner.

Dans son format idéale, Billy Lynn's Long Halftime Walk est montré en 120 images par seconde, en 4K 3D, un format jamais utilisé auparavant pour les longs métrages. (Il sort vendredi à Nashville, probablement en 2D et 3D ; le format de fréquence de l'image n'est pour le moment pas encore déterminé, mais cela vaut le coup de demander le choix dans votre complexe de cinéma). Billy Lynn ne ressemble pas du tout à un film – il ressemble à la vie, s'étendant simplement plus loin que ce à quoi nous attendons généralement en tant que téléspectateur. Ce qui permet de maintenir cette combinaison de l'immédiateté naturaliste que nous associons à l'expérience réelle et de la mêler à la distance divine de spectateur (à la fois comme cinéphiles et non combattants observant le combat). Et bien que les expériences précédentes avec un format de diffusion de l'image plus rapide (la trilogie du Hobbit de Peter Jackson) semblaient en désaccord avec son emphase de présentation, ce film – se concentrant sur le personnage principal et les autres membres survivants de son escadron et leur tournée publicitaire surréaliste de 2004 en tant que héros de la guerre en Irak – s'immerge dans l'action militaire et le spectacle dérivé du sport, deux idiomes qui prennent leur sens dans le regard ultra lisse, sans clignement de la vidéo HFR. Ce qui en résulte est une version éditée et condensée d'une discussion avec Lee et les partenaires Steve Martin et Kristen Stewart qui s'est déroulée lors d'une conférence de presse intime le lendemain de l'avant première mondiale du film lors du Festival du Film de New York.

Journaliste : Quelle était la motivation derrière l'invention d'un nouveau genre de langage cinématographique pour ce film ?
Ang Lee : Je crois que l'art est ce que vous n'avez pas, pas nécessairement ce que vous avez. Cette compensation devient très souvent l'art lui-même. 24 images par seconde a été la norme depuis près de 100 ans et nous a donné tellement de grand art et et tant de grands films. De quelle manière ose-je le défier ? Mais quand il s'agit du cinéma numérique, j'ai simplement envie de voir la dimension et quand je vois la dimension, 24 images par seconde ne suffit pas, ce qui conduit à l'étape suivante. Et je sais que c'est un grand saut.

Journaliste : Pensez-vous que ce soit la prochaine étape dans l'évolution du cinéma ?
Ang Lee : Je n'ai aucun intérêt pour la technologie. Mais depuis que j'ai fait L'Odyssée de Pi, j'ai vu ce que le cinéma numérique peut faire et ce qu'il fait est de permettre au cinéma de se dimensionner, d'être vu de la façon dont nos yeux voient. Cela me semble une étape logique. Je pense que c'est simplement le début. Cela peut être n'importe quoi, aussi longtemps que vous savez comment le faire. Je sais finalement que je veux la réalité d'une chose, de l'information. Je veux lire des visages et le gros plan du visage humain et les espaces dans lesquels vous les mettez – cela m'attire vraiment.

Journaliste : En tant qu'acteur, comment était-ce d'être abordé avec toute cette nouvelle façon de faire un film ?
Steve Martin : En me lançant, j'ai pensé, 'J'ai 70 ans et je vais être filmé en haute définition, sans maquillage. Je vais avoir l'air fantastique'. Vous savez comment vous prenez une photo de votre chien avec votre téléphone, et leur nez sort et c'est tellement mignon, parce que le nez semble presque aussi grand que leur tête ? J'ai pensé, 'Je vais être en 3D. Est-ce que cela veut dire que mon nez va pointer en direction du public ?'. Mais je me suis préparé pour le rôle – je suis allé dans des restaurants chics, j'ai conduit des voitures de luxe. Mais j'ai été impressionnée par l'idée de la technologie.

Journaliste : Donc, il y a un attrait à la nouveauté et le potentiel de celui-ci ?
Steve Martin : La caméra était en fait plutôt belle physiquement et je suis devenu plutôt attiré par elle. C'est une superbe machine et son fonctionnement est si habile. J'ai eu le sentiment que je pouvais seulement interpréter et faire mon travail. Et cela a donné l'impression, la plupart du temps, que nous n'étions pas vraiment en train d'interpréter ; cela est devenu une expérience tout à fait naturelle. En tant que processus, cela est devenu vraiment amusant, particulièrement lorsqu'on travaille avec tant de gens talentueux.

Journaliste : Il semble que l'une des principales récidives dans le livre de Fountain et dans le film est la façon dont aucune des deux personnes ne semblent savoir ce que le concept de 'soutenir les troupes' signifie or implique. De quelle manière avez-vous abordé cela ?
Kristen Stewart : Ce que j'ai trouvé le plus intéressant à propos de ce sujet, c'est que vous avez [Kathryn, la sœur du personnage principal] qui est essentiellement pacifiste, mais qui n'exprime jamais son libéralisme d'une manière qui n'est pas humanitaire. Elle ne provoque jamais personne et on lui fait reconnaître un écart qui s'est développé entre elle et quelqu'un qu'elle connaît toute sa vie, mais ne peut maintenant plus se tenir aussi près qu'elle ne l'a été auparavant, parce qu'ils sont maintenant des êtres complètement différents. Cela change une personne, lorsque vous ne pouvez plus garder quelqu'un assez près pour les aimer et les réconforter autant que vous le souhaitez. Vous êtes tellement profondément à l'intérieur de quelque chose dont vous n'avez jamais été en mesure d'obtenir une perspective extérieure, et est-ce juste ? Pouvez-vous en être fier ?

Journaliste : C'est très contentieux aujourd'hui dans la narration moderne : qui peut représenter qui ? Comment raconter de façon responsable l'histoire des autres ?
Kristen Stewart : J'ai tellement plus de distance que quelqu'un qui a servi, mais j'ai toujours ce même sentiment. Puis-je posséder mes sentiments . Est-ce que je comprends vraiment la situation ? Je pense que Kathryn vient d'un endroit qui dit, 'Comprenons ce pour quoi nous nous battons'. Il s'agit d'une réponse personnelle, mais elle est vraiment inquiète pour lui. Parce que ce qui va se passer lorsque sa formation s'efface, lorsque les réponses conditionnées se fanent et que vous devez être de nouveau un être humain qui ne sait pas nécessairement comment faire face à ce qui s'est passé ? Et plus généralement, comment pouvons-nous lutter en ayant mis ces gens-là dans cette situation ?

Journaliste : Elle est un type de personnage différent de ce nous retrouvons habituellement dans les histoires sur les familles des militaires.
Kristen Stewart : Elle est la personnification de la Question, plutôt que l'Opinion.

Journaliste : Y a t-il l'un de vos autres films pour lequel vous souhaitez que vous ayez pu avoir cette technologie ?
Ang Lee : Non. Seulement quelques prises dans Hulk. Il a une grosse tête et la séparation entre les yeux est plus grande qu'une tête humaine normale, de sorte que vous puissiez représenter 'l'humain chétif'. Cela n'est pas pour tout.

Journaliste : Êtes-vous préoccupé par la façon dont le public va réagir au film, en particulier selon la façon dont il est capable de le voir ?
Ang Lee : Mes yeux sont différents de vos yeux, parce que j'ai fait ce film pendant 2 ans. Avant cela, il s'agissait d'une lutte de 4 ans pour entrer dans le cinéma numérique et la 3D. Je pense que vous vous y habituez. Je pense qu'il peut vous permettre d'avoir plus de façons d'assembler les choses dans votre esprit et lorsque vous obtenez de plus en plus de détails de la part de l'image, plus d'informations, cela n'est pas nécessairement écrasant. Cela devient réconfortant.


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