A l'occasion de la press junket de Personal Shopper lors du Festival de Cannes 2016, Kristen revient sur son bonheur d'être sur la Croisette, le cinéma européen/américain, sa relation avec Olivier Assayas et son métier dans une interview avec LA Times.
Traduction faite par le staff de KStew France. Merci de nous créditer avec LIEN si vous la reprenez ailleurs
A Cannes, Kristen
Stewart nous rappelle pourquoi elle est l'une des jeunes actrices les
plus prometteuses du cinéma
A l'intérieur de
l'enceinte de presse restreinte au restaurant chic du Majestic Beach,
le chaos organisé est la règle alors que les journalistes,
photographes, publicistes, maquilleurs et assistants et les employés
en nombre gravitent en vol stationnaire comme des satellites autour
du soleil éclatant de la célébrité.
Dans un coin est assis
Jeff Nichols, le réalisateur de Loving, parlant avec une
horde de journalistes. Dans un autre, Kristen Stewart, l'actrice du
moment au Festival de cette année avec des rôles très différents
mais tout aussi impressionnants dans
Café Society de Woody Allen et Personal Shopper
d'Olivier Assayas, pose pour une horde de photographes, paraissant
languissante et en retrait.
Dans la conversation,
cependant, Stewart âgée de 26 ans n'est rien de la sorte. Animée,
ardente et impliquée lorsqu'elle se réchauffe sur un sujet, c'est
une vraie croyante cinématographique, passionnée par l'art du
cinéma et la manière dont elle espère y contribuer.
'C'est pour une
occasion chanceuse pour moi. Je vais définitivement récolter les
bénéfices', dit Stewart à propos de sa double
programmation. 'C'est vraiment fantastique, je me force
moi-même à être présente, à le ressentir, à vraiment m'en
délecter'.
Parce que Café
Society a ouvert le Festival il y a une semaine, c'est le plus
récent Personal Shopper qui est sur toutes les lèvres, un
film inclassable qui a engendré sifflements et ovations lors des
projections successives. [Interrogé à propos de la réponse lors de
la press junket du film, Stewart était indifférente, 'Eh, tout
le monde n'a pas hué']
L'histoire d'une jeune
femme américaine à Paris qui travaille en tant que personal
shoppeuse pour une célébrité riche tout en en essayant de prendre
contact spirituellement avec son frère jumeau décédé récemment –
il s'agit d'un film atmosphérique, impliquant de manière inattendue
– une partie avec une histoire de fantôme fantasmagorique, une
partie avec un thriller, une partie avec un drame sur l'âge avançant
– le tout enjoint et agrandi par la performance de bravoure de
Stewart.
Personal Shopper
est son second film avec avec le grand réalisateur français Olivier
Assayas ; le premier, Clouds Of Sils Maria,
a permis à Stewart de remporter un César, l'Oscar français, pour
la Meilleure Actrice Dans Un Second Rôle. Elle a été la première
actrice américaine à remporter le prix français et cette réalité
la dépasse toujours.
'Cela m'a retourné
l'esprit, je ne pouvais pas y croire',
se souvient Stewart. 'Le fait que je ne sois pas
originaire d'ici, c'est une histoire à couper le souffle, bien sûr.
Et cela démontre ce qui est important ici'.
'Aux Etats Unis,
nous donnons des accolades pour des performances beaucoup plus
extrêmes : les films sur le cancer, des têtes rasées, des
personnes qui perdent énormément de poids ou en prennent énormément
… L'industrie du cinéma est plus ressenti que la culture
cinématographique'.
'Ici',
continue t-elle au sujet du cinéma français, 'Ils
sont restés en contact avec nous avions l'habitude de faire dans les
années 70 : les films provoquent la réflexion'.
Même si elle n'est certainement pas opposée à faire une
superproduction hollywoodienne, elle souligne 'que
cela doit être avec les bonnes personnes. Il doit en valoir la
peine'.
Ce
qui vaut vraiment la peine pour Stewart est de travailler avec
Assayas, un réalisateur avec lequel elle a créé une relation
créatrice particulièrement étroite. 'Il n'y a
pas d'étiquette pour cela',
dit-elle, 'C'est difficile de poser des mots
dessus … J'ai le sentiment d'être visible lorsque je traîne avec
lui. Je me sens comprise, ce qui est un sentiment vraiment nécessaire
entre un acteur et un réalisateur. Nous sommes toujours d'accord
sur tout, même si nous ne le verbalisons pas. Nous savons lorsque
nous avons réussi un sentiment dans une scène. Je sais lorsqu'il va
avancer. C'est l'objectif, c'est la version idéale de ce que je
veux, mais ce n'est plus un idéal, c'est vrai'.
Travailler
avec Allen, dit l'actrice, était une expérience différente mais
également que demande de l'implication. 'Sa
capacité à instiller ce ton unique qu'il possède a été
surprenant pour moi, parce qu'il ne dirige pas beaucoup, il s'agit
d'une forme plus libre que je ne l'avais prévu',
dit Stewart. 'Il se révèle tellement
naturellement, sans direction manifeste. Il possède cette sorte de
confiance dans les réactions initiales'.
L'actrice,
qui est presque dans chaque scène de Personal
Shopper,
dit que le tournage au quotidien était 'épuisant,
presque implacable'.
'Sur les autres
films, il y a des moments où vous pouvez respirer, des jours de
repos où vous pouvez recharger, vous reconstruire, mais pas ici',
ajoute t-elle.
Pour
rendre les choses un peu plus compliquées que dans la vraie vie,
Stewart déteste le shopping. 'J'adore les
vêtements, mais les acheter donne l'impression d'indulgence et
bizarrerie. Je n'aime pas demander de l'aide dans les magasins et je
ne veux pas être la personne qui prend simplement tout. Je dois
vraiment aimer quelque chose pour l’acheter'.
Pour
l'aider
à rester fraîche avec l'expérience compliquée Personal
Shopper,
Stewart a lu le scénario une seule fois et suivi sa politique
d'apprendre ses répliques uniquement le jour où ils sont tournés.
'Je veux devoir les atteindre',
dit-elle. 'Je ne veux pas les sentir sur le bout
de ma langue'.
Les
parents de Stewart sont tous les deux dans le métier (sa mère est
une scénariste, son père un producteur TV) et cette éducation,
dit-elle, 'l'a entichée avec les bonnes
motivations' qui
guident encore son travail cinématographique, mais non sans
problèmes occasionnels.
'Mon champ de
vision est très étroite en ce qui concerne la carrière',
dit-elle.
'Ma motivation est de suivre mon impulsion créatrice plutôt que
d'essayer de parvenir à une sorte de statut, un certain niveau
d'accomplissement'.
'Parfois,
il est difficile d'adapter un tel monde occasionnellement stupide.
Mais j'ai appris que je peux passer au dessus de ça, de ne pas avoir
le sentiment d'être attachée à quelque chose. J'ai l'habitude de
penser, 'Tout ça, c'est des conneries, tout est à propos d'argent,
d'argent, d'argent'. Mais tout n'est pas comme
cela, tout le monde n'est pas comme cela et nous pouvons nous trouver
les uns les autres'.
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