dimanche 30 septembre 2018

Lizzie : Interview de Chloë Sevigny avec Movie Freak

A l'occasion de la press junket américaine de Lizzie, Chloé Sevigny mentionne Kristen et parle de leur collaboration, du projet, du tournage, des personnages, du réalisateur et des autres membres prestigieux dans la distribution une interview avec Movie Freak. 



Traduction faite par le staff de KStew France. Merci de nous créditer avec LIEN si vous la reprenez ailleurs

Journaliste : De quelle manière le script de Bryce Kass vous a t-il surpris ? Qu'est-ce qui vous a le plus marqué dans ce qu'il a écrit ?
Chloë Sevigny : J'ai développé le projet, donc je ne pense pas que je puisse dire que le script de Bryce m'a surpris. Je l'ai produit. Il y avait beaucoup de versions différentes du script. Alors pour moi, en ayant fait des recherches approfondies sur Lizzie Borden et les meurtres à Fall River, dans le Massachusetts, je voulais simplement humaniser Lizzie et faire un film personnel à son sujet. Je voulais explorer l'amour. En ayant été dans la maison où les meurtres ont eu lieu, qui est maintenant un 'bed and breakfast', le scénariste et moi-même avons constaté qu'il était impossible que ces femmes n'aient pas pu être ensemble et j'adore une histoire d'amour tragique.
Il y a des rumeurs selon lesquelles [Lizzie] aurait eu des relations amoureuses avec d'autres femmes et je pense qu'il y a beaucoup de documentation historique sur les relations entre les domestiques et les femmes dans les foyers pendant cette période. Dans ce cas, Lizzie et Bridget étaient des prisonnières de cette maison. Ils étaient tous prisonniers d'Andrew Borden, le père, et ils vivaient tous ensemble dans sa maison, donc une relation devait donc être établie. Pas nécessairement sexuelle, mais une sorte de proximité. Cela devait exister. Cela ajoute un autre aspect du film sous la forme de l'histoire d'amour tragique et le fait que les gens ont souvent des expériences dangereuses lorsqu'ils tombent amoureux. Que quelqu'un d'autre puisse fournir une certaine quantité de liberté, de bonheur ou de sécurité, des choses comme ça. Je pense que Lizzie éprouve ça. Lizzie pense que si elle et Bridget sont ensemble, la vie ne sera que belle aventure. Je voulais également explorer cela.

Journaliste : En quoi l'histoire de Lizzie vous a t-elle captivé et vous a t-elle simplement inspiré ? Vouliez-vous explorer cette histoire autant dans les détails ?
Chloë Sevigny : Je suis continuellement fascinée par elle, mais lorsque nous avons commencé à réaliser le projet, c'était il y a quelques temps, puis avec les droits, c'est passé dans un autre studio. Nous avons donc dû nous battre pour le récupérer. Mais c'est simplement une partie de l'entreprise. Ce n'était pas comme si j'essayais tous les jours de faire ce film. Il y a eu des longues périodes pendant lesquelles je faisais d'autres choses, d'autres émissions de télévision et des films. Mais, il est revenu dans ma vie au bon moment. Nous avons récupéré les droits et dans l'année suivante, nous avons sorti le film.
Donc, il fallait attendre que tout cela se produise. Mais, je pense qu'il y a déjà un public captif pour l'histoire de Lizzie. Les gens veulent connaître Lizzie, regarder les autres émissions de télévision, les films, les pièces de théâtre et les opéras qui ont été réalisés en utilisant son histoire. Cette femme a captivé le public américain depuis très longtemps.

Journaliste : Ce que j'ai vraiment aimé dans le film, c'est la façon dont vous avez humanisé cette situation. Nous ressentons vraiment cette pression intense, non seulement le sentiment de Lizzie, ou le sentiment de Bridget, mais sa sœur, Emma, est également obligée de faire face à ça. Vous pouvez simplement ressentir ce quelque chose de réprimé chez Andrew et la manière dont cela affecte tous les membres de la famille.
Chloë Sevigny : Ouais. Je pense que c'est vrai. Même la belle mère. Je pense qu'ils sont tous prisonniers de cette maison tous ensemble.

Journaliste : Pourquoi était-ce si important pour vous, Bryce et Craig, de transmettre ce sentiment d'être pris au piège, d'être étouffé par Andrew au public de manière aussi complète que pour vous ? Je ne pense pas avoir vu, au sujet de Lizzie Borden, que cet élément de son histoire auparavant ait été mis en valeur.
Chloë Sevigny : Je pense que c'est la grande raison pour laquelle Lizzie a commis ces actes odieux. Qu'elle n'avait pas d'options. Elle était vraiment opprimée et réprimée et elle n'avait nulle part où aller. Je pense que beaucoup de femmes se sentent toujours piégées et elles ont des choix très limités. Nous ne voulons pas tolérer la violence, évidemment, mais nous voulions faire la lumière sur les abus de pouvoir.

Journaliste : Parlez un peu de la relation entre vous et Kristen. Comment avez-vous développé cette alchimie intense, presque muette ?
Chloë Sevigny : Je pense que nous sommes vraiment excellentes dans le fait de jouer la comédie sans dialogue. Je pense que nous avons toutes les deux cette capacité. Pour moi, je peux simplement la regarder sans fin, il se passe tellement de choses derrière ses yeux. Vous pouvez toujours la voir réfléchir. Je pense qu'elle est l'une de mes actrices préférées parce que, la connaissant en tant que personne, et ce même avant que je la connaisse, vous pouvez dire qu'elle est une personne très authentique. Elle apporte ça à Bridget.
Cela se voit dans ses performances. Kristen ne retient rien. Elle ne veut pas que quelque chose sonne comme des foutaises, faute de meilleurs mots. Il y avait une admiration mutuelle entre nous sur nos choix, sur qui nous sommes et ce que nous représentons. Alors oui, je pense que nous nous sommes simplement vraiment aimées. Je pense que c'est la ligne de fond.

Journaliste : Comme il s'agit d'une production indépendante sans énormément de ressources financières, avez-vous eu le temps de répéter ? Vouliez-vous vous même avoir du temps pour répéter ? Ou avez-vous simplement compris comment vous alliez interagir lorsque vous êtes arrivée sur le plateau de tournage ?
Chloë Sevigny : Nous avons travaillé autour de son emploi du temps, autour de sa disponibilité, mais Kristen est venue à Savannah et elle est restée là-bas pour toute la durée du tournage. Grâce à ça, quelques jours avant le tournage, nous avons passé en revue le scénario, parcourant chaque réplique, chaque nuance et tout ce qui l'intéressait. Nous avons tout travaillé parce que nous savions que le jour du tournage, nous n'aurions pas beaucoup de temps.
Mais alors, même ces jours-là, elle voulait explorer et faire d'autres choses, et lorsque vous avez une grande actrice comme Kristen, vous voulez lui donner le temps de le faire savoir. Cela n'est pas difficile. Vous êtes excité de l'avoir. Lorsque vous avez quelqu'un qui va délivrer quelque chose, vous voulez lui donner l'espace de le faire et Kristen a continuellement livré des choses.

Journaliste : Ensuite, il y a ces scènes entre vous et Jamey Sheridan. Il y a cette tension entre vois deux qui est là depuis le début. Comment se fait-il que vous ayez pu faire en sorte que ce soit si inconfortablement palpable ?
Chloë Sevigny : Je pense que beaucoup de choses étaient sur la page, en revenant à ce que vous avez dit lorsque vous recevez le script, donc c'était déjà là pour nous. C'est aussi le cœur de l'histoire. Nous voulions vraiment toucher cette maison et Jamey était un joueur dans l'équipe. Je pense qu'il était ravi de se glisser dans cette figure patriarcale et de la rendre si complexe. J'apprécie tout ce qu'il a apporté à la performance et au rôle.
Jamey ne voulait pas qu'Andrew soit ce tyran. Il disait, non, ce n'est pas comme ça. Il est très silencieux, très intense, très méthodique, ce qui est presque plus effrayant que de le voir bruyant et prendre constance. Je pense que c'est vraiment ce qu'il fait avec le rôle, ce qui rend Andrew comme lui, ce qui, pour moi, est plus intéressant que celui qui aurait pu s'echapper tout le temps. Garder le silence est plus bizarre.

Journaliste : En regardant le calibre des acteurs que vous avez réussi à caster pu faire partie du film, étiez-vous surprise qu'ils se soient engagés ? Fiona Shaw, Kim Dickens, Denis O'Hare, ce ne sont pas les rôles les plus importants, mais ils sont encore toujours libres de tirer le meilleur parti d'eux.
Chloë Sevigny : Cela ne m'a pas surpris. Je pense qu'ils voulaient tous soutenir le film. Je pense qu'il y a si peu de films, qui je pense, sont capables de parler de l'injustice sociale, de parler de ce qui se passe actuellement das la société et de divertir. Je pense que c'était simplement une histoire important dont ils voulaient faire partie dans la narration. Denis et moi avons travaillé ensemble sur American Horror Story, donc nous avions déjà une relation et Fiona Shaw avait travaillé avec Craig sur Channel Zero, donc il y a vait aussi cette relation. Et Kim Dickens avait travaillé avec l'un de nos producteurs, alors il y avait également cette relation. En fait, nous ne faisions qu'appeler des gens que nous connaissions et espérions qu'ils trouveraient quelque chose dans le script qu'ils trouveraient convaincant pour qu'ils puissent participer à la diffusion de cette histoire. Tout le monde est venu et nous a donné son temps. C'était si généreux.
Et personnellement, j'adore regarder Denis. Il est tellement flippant !

Journaliste : Je ne veux rien révéler, mais je suis content que vous disiez ça. Les deux scènes principales que vous partagez ensemble, la manière dont elles tiennent le rôle principal dans le récit, vous êtes superbes dans ces moments-là.
Chloë Sevigny : Je vous remercie ! Denis est tellement génial. C'est un acteur généreux. J'ai adoré faire ces scènes avec lui.

Journaliste : Je sais que nous n'avons plus de temps, alors je vais juste poser une dernière question rapide. Qu'espérez-vous de la part des gens dans leurs discussions lorsque le film se termine ?
Chloë Sevigny : Je pense que c'est une belle histoire à propos de femmes qui sont prises au piège et opprimées par des hommes. Lizzie se bat contre le statu quo. Elle est une hors la loi.


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