A l'occasion de la press junket américaine de Personal Shopper, Kristen parle du tournage, du personnage de Maureen, de la célébrité, de sa carrière, de son coming out et de l'émission Saturday Night Live dans une interview avec The Sydney Morning Herald.
Traduction faite par le staff de KStew France. Merci de nous créditer avec LIEN si vous la reprenez ailleurs
Kristen Stewart –
'Pourquoi je suis enfin heureuse, à ma place, personnellement et
professionnellement'
Jouer Bella Swan dans la
franchise au succès phénoménal Twilight, a amené
l'adolescente Kristen Stewart à l'adoration mondiale et l'a
confortablement installée comme la moitié d'un couple puissant
d'Hollywood avec son chéri à l'écran – et en dehors de l'écran
– Robert Pattinson.
Mais loin de s'épanouir
sous les lumières clignotantes des médias, la starlette semblait
devenir plus maussade, plus lunatique et plus frustrée alors que
chaque épisode de la franchise vampirique gargantuesque la poussait
encore plus loin et pendant un certain temps, il semblait qu'elle
pourrait se retirer entièrement.
'J'étais
vraiment, vraiment jeune, j'avais 17 ans',
dit-elle. 'C'était trop insensée. C'était trop
effrayant d'essayer de faire la paix avec la façon dont tant de gens
voulaient connaître tous les détails de ma vie. Ils voulaient tout.
C'était trop. Je ne pouvais pas le casser et digérer ce qui se
passait. J'étais trop instable pour le faire vis à vis de ce qu'il
était'.
Pourtant, malgré les
aspects les plus troublants de sa montée rapide jusqu'à la
célébrité, Stewart a appris à apprécier le fait que ces années
l'ont amené à être qui elle est aujourd'hui. 'C'est central
pour mon histoire personnelle ; cela m'a incalculablement
façonné et cela m'a appris beaucoup de leçons sur moi-même, sur
les gens, sur la société',
révèle t-elle. 'C'est drôle à quel point j'ai
détesté l'attention. Je l'ai vraiment détestée – je ne pense
pas que ce soit un secret – mais maintenant je ne regarde pas en
arrière dessus et me lamente et pense, 'Quel moment horrible, je
suis traumatisée'. Cela me fascine davantage'.
Maintenant,
à 26 ans, l'actrice est devenue une femme confiante et franche. Loin
de se faner sous la pression d'être une starlette à emporte pièce,
elle crée sa propre étiquette comme puissante icône LGBT et
artiste sérieuse, évitant les certitudes absolues commerciales pour
les longs métrages d'art et essai européens comme Equals,
Clouds Of Sils
Maria et
son projet le plus récent, Personal
Shopper.
Réalisé par le cinéaste
français Olivier Assayas – qui a précédemment travaillé avec
l'actrice Clouds Of Sils Maria – le film raconte l'histoire
de Maureen jouée par Stewart, une Américaine vivant à Paris et
travaillant comme acheteuse de mode pour une célébrité importante.
Sa vie prend un tournant dramatique lorsqu'elle commence à recevoir
des messages sur son téléphone de son frère jumeau récemment
décédé et qu'elle est hantée par sa présence sous forme de
fantôme, l'envoyant dans une spirale descendante de doute, alors
qu'elle commence à remettre en question sa propre santé mentale.
Le film est une vitrine
pour sans aucune doute la meilleure performance de la carrière de
Stewart, suscitant d'énormes éloges de la part des critiques et
valant à Assayas le prix du Meilleur Réalisateur lors du Festival
du Film de Cannes l'an dernier. Mais tout en satisfaisant énormément
artistiquement, Stewart admet que faire le film était une expérience
épuisante et solitaire.
'C'était un film
très émotif et c'est ma façon de travailler qui me pousse jusqu'à
ce que je puisse aller vers ces extrêmes',
dit-elle. 'Maureen gaspille constamment toute son
énergie et se déplace frénétiquement parce que ça la distrait de
faire face à son chagrin. Mais c'est ce qui rend le processus
d'action excitant pour moi. J'ai le sentiment d'être plus vivante et
remplie lorsque je souffre et que j'arrive à l'épuisement'.
Alors
qu'une Maureen isolée et fragile se réveille au bord de la folie,
le film ne tente pas d'expliquer les événements surnaturels, mais
il les explore comme un effet secondaire de son chagrin.
Naturellement, la propre expérience de Stewart en tant que star de
premier rang adulée, réticente, a contribué à l'aider à se lier
à l'isolement de son personnage. Mais malgré tout, l'actrice dit
qu'il y avait peu qu'elle ait pu faire pour se préparer à un tel
rôle traumatisant.
Elle est une Américaine
à Paris ; elle est une alien dans tous les sens. Elle est
retranchée, ensevelie dans le processus de deuil pour son frère
jumeau. Elle est une demi personne, fracturée et cassée. C'est une
femme qui veut tellement croire en quelque chose de concret, car elle
est choquée, parce que son système de croyance est totalement
étouffé par ce qu'elle a traversé. Il y une chaîne de 'peut être'
sans fin et crucifiante qui brise et frappe sa logique et elle-même.
Le film, tout en ne
fournissant pas de réponses, pose beaucoup de questions
existentielles sur la vie, la mort et le destin, un aspect du
processus dont Stewart a dit qu'il l'a 'effrayé, excité et
ému'.
'Parce que tous les
jours, nous rencontrons tous des choses, des moments et des
événements que nous ne pouvons pas articuler',
dit-elle avec ferveur. 'Comme une onde d'une
personne, une atmosphère d'un endroit que vous ne pouvez pas
expliquer, que vous ne pouvez pas toucher ou voir, mais vous pouvez
ressentir. Nous pouvons tous dire que nous avons connu ces minutes de
prophétie, où nous avons rêvé ce qui pourrait se produire et cela
se produit'.
Il
est difficile de déterminer si la carrière de Stewart est celle
dont elle a rêvé ou si elle a été une évolution naturelle de son
enfance. Née à Los Angeles de parents qui travaillent tous les deux
dans l'industrie du divertissement – son père, John, est un
producteur de télévision et régisseur ; sa mère, Jules,
originaire du Queensland, est une scénariste – Stewart a
pratiquement grandi sur des plateaux de tournage et obtenu son
premier grand rôle, à seulement 9 ans, dans Panic
Room,
en 2002, dans lequel elle a joué aux côtés de Jodie Foster.
Elle
a dit qu'elle voulait à l'origine devenir réalisatrice, une
ambition qu'elle a bien voulu accomplir lors de son premier court
métrage, Come
Swim.
'Je n'ai jamais été plus heureuse que je ne
l'ai ressenti en travaillant dessus',
réfléchit Stewart. 'Je voulais réaliser
diriger depuis que j'ai neuf ans. En jouant la comédie, vous pouvez
travailler sur un projet, puis vous retirer après la fin du projet
et passer au prochain projet. En tant que réalisateur, vous êtes
impliqué à chaque étape tout au long du chemin'.
En
projetant en avant première le court métrage de 17 minutes à
Sundance l'année dernière [note du staff : il s'agit en fait
de cette année], la beauté californienne en a fait la promotion
dans une interview au Sundance Studio. Intelligente, sincère et qui
s'exprime bien dans l'interview, elle était à des mondes de
l'adolescente insensible et insensée de l'ère de Twilight. En fait,
lors de son récent passage en tant qu'hôte du Saturday Night Live,
elle a semblé se moquer de sa personnalité 'trop cool pour l'école'
avec l'aide des habitués Kate McKinnon et Aidy Bryant, qui sont
arrivées sur une énorme moto en portant des vêtements déchirés
et en fumant des cigarettes.
C'est
également lors de cette émission du SNL que Stewart, qui a été
liée amoureusement avec plusieurs femmes ces dernières années, a
fait son coming out après avoir plaisanté sur le fait que Donald
Trump ne l'aimait pas parce qu'elle était amoureuse de Robert
Pattinson et parce qu'elle était 'si gay, mon
pote'.
Et alors qu'elle attache toujours de l'importe à sa vie privée,
Stewart est beaucoup ouverte qu'auparavant. 'J'ai trouvé un moyen de
vivre ma vie et je n'ai pas du tout envie de me cacher', déclare
t-elle. 'Et c'est assez évident pour quiconque
qui s'inquiète – pas que ce soit le cas pour tout le monde. Mais
si vous aviez suivi de quelque façon que ce soit, c'est plus
évident. Je suis plus détente que je ne l'ai été'.
Parallèlement
à son travail cinématographique, Stewart devient rapidement une
icône de la mode, apparue dans plusieurs campagnes pour la maison de
mode française Chanel et elle a développé sa propre étiquette
garçon manqué chic : des jeans type boyfriend avec revers avec
des chaussettes de baseball, des tailleurs pantalons audacieux avec
des escarpins élégants. Récemment, elle a adopté une nouvelle
coiffure – un coupe rasée blonde décolorée – qui ont lancé
les blogs lifestule dans une frénésie et l'année dernière, elle
est apparue au premier rang chez Chanel avec sa petite amie supposée
de l'époque, la chanteuse St. Vincent.
Mais
malgré son penchant pour les mocassins Gucci et les robes haute
couture, il y a toujours un côté de l'industrie de la mode que
Stewart trouve frustrant. 'Je vois des côtés
opposés, qui se battent en duel au concept du monde de la mode et
les deux ont une voix – l'un qui parle des vulnérabilités de
l'art, l'autre de la superficialité',
dit-elle.
'Il y a ceux qui
sont attirés par la mode pour l'auto-gratification ; ils
l'utilisent pour gagner le concours de la popularité. Je ne vibre
pas pour cela. Il y a les artistes, ceux qui sont attirés par la
beauté, qui ne peuvent s'empêcher de pleurer et d'être fasciné
par le création et la beauté, qui sont célébrés à côté de la
forme physique et esthétique. Ils apprécient et vivent pour l'art'.
On
pourrait facilement confondre l'irritabilité de Stewart pour
l'apathie, mais écoutez-là attentivement et il y a des preuves qui
suggèrent que le contraire est vrai. C'est une jeune artiste qui
s'appuie presque trop sur le processus créatif et ce que l'art
défend, et qui a permis d'enrichir sa vision, elle peut, avec le
temps, trouver quelque chose de vraiment remarquable. Pendant ce
temps, elle apprend enfin à profiter du voyage.
'Il est tellement
important de pouvoir comprendre ce que vous voulez vraiment dans la
vie et de trouver un moyen d'être heureux',
dit-elle. 'Je suis impatiente pour tout et je me
sens vraiment bien'.
Source: TheSydneyMorningHerald
Via: TeamKristenSite
Via: TeamKristenSite
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