Traduction faite par le staff de KStew France. Merci de nous créditer avec LIEN si vous la reprenez ailleurs
Interview – Olivier
Assayas à propos du fait de diriger Kristen Stewart dans Personal
Shopper
Lorsque
Kristen Stewart cherchait à sortir de la franchise Twilight,
elle a sollicité le réalisateur français vétéran Olivier
Assayas. La paire a fait l'acclamé Clouds Of Sils Maria
en 2014 et leur toute dernière collaboration, Personal
Shopper, est projeté lors du
Festival du Film de Glasgow cette semaine. Cela donne l'impression
d'être le début d'une belle amitié, a déclaré le réalisateur à
Alistair Harkness.
Le
succès d'un blockbuster peut hanter un acteur lorsqu'il est atteint
au début d'une carrière. Dans le sillage de Titanic,
Leonardo DiCaprio a dû faire trois films avec Martin Scorsese avant
que les gens n'acceptent ce qui aurait dû être évident :
qu'il est le meilleur acteur américain de sa génération. Pour
Kristen Stewart, cette réévaluation est en train de se produire
actuellement, grâce à ses collaborations avec l'auteur français
vétéran Olivier Assayas. Après Clouds Of Sils Maria en
2014 – pour lequel Stewart est devenue la première actrice
américaine à remporter un César (l'équivalent français des
Oscars) – et maintenant [avec] son nouveau film Personal
Shopper,
elle a exorcisé le fantôme de Twilight.
'Je
me sens extrêmement chanceux d'être capable de travailler avec elle
à ce moment de sa carrière',
confirme Assayas lorsque nous nous rencontrons à Londres pour
discuter de Personal
Shopper,
qui, comme l'industrie cinématographique présentée dans Clouds
Of Sils Maria,
offre une méditation sournoise sur le croisement entre la célébrité
avec la réalité (bien que cette fois elle soit mise sur le fond de
l'industrie de la mode). 'Les
rôles ont un rapport avec la personne qu'est Kristen. Elle est une
grande star de cinéma, mais elle est aussi une personne très
ouverte et simple : c'est un côté d'elle que je voulais
vraiment voir et l'aider à traverser, ce qui je suppose est la
raison pour laquelle j'ai créé ces deux personnages pour elle'.
Bien
que les films racontent des histoires indépendantes, elles sont
liées dans le sens où les deux Stewart placent Stewart dans le rôle
d'assistantes de célébrités riches, torturées. Valentine dans
Clouds
Of Sils Maria
et Maureen dans Personal
Shopper
sont des extensions l'une de l'autre, faisant partie d'un réseau
invisible, très réel d'assistantes personnelles mis en place dont
la capacité à gérer la vie privée et professionnelle de riches et
célèbres aide à soutenir l'illusion que ces modes de vie sont d'un
monde et désirables, accessibles au reste d'entre nous – si ce
n'est que par ces portiers jeunes et hyper efficaces.
Dans Personal Shopper,
cependant, Assayas a mis en avant l'aspect de l'au-delà en faisant
du film une sorte de film d'horreur. En plus d'être une acheteuse de
mode pour une mannequin gâtée, absente, [le personnage] de Maureen
de Stewart est également un médium qui est obsédée par le contact
avec son frère mort et a même une carrière secondaire en tant
qu'enquêtrice paranormal. Si cela être un peu gnangnan sur le
papier, l'utilisation d'éléments de genre dans un film autrement
naturaliste le rend complètement déroutant à l'écran.
'L'horreur me
permet d'exprimer des choses que je ne pouvais pas exprimer si je
n'utilisais pas ces éléments', dit Assayas, qui a déjà
flirté avec le genre auparavant, notamment dans Irma Vep,
son film de 1996 sur le cinéma. 'Pour moi, les éléments
de genre créent un lien physique ou émotionnel avec le public.
Lorsque vous regardez Kristen dans la première scène du film qui
traverse la maison hantée, vous êtes avec elle : vous
ressentez physiquement ce qu'elle ressent. Cela ajoute une autre
dimension'.
Dans le même temps, Assayas insiste sur le fait qu'il n'était pas
intéressé par le fait de faire un 'tour de manège'. 'Les
films d'horreur sont des manèges finalement. Je ne fonctionne pas
comme cela. Les éléments de genre sont plus semblables aux portes
d'un autre monde ; ils n'ont pas à contaminer le film entier'.
En effet, la séquence la plus intense du film ne comporte aucune
apparition fantomatique, mais une conversation textuelle étendue qui
est efficace précisément en raison de sa banalité. 'Je pense
que les conversations que nous avons par le biais des textos ont une
tension très intéressante', acquiesce Assayas. 'Ils ont leur propre
type de suspense. Le phrasé est très précis et souvent plus c'est
court et plus c'est brutal, mieux c'est. Pour moi, la question était
de savoir de quelle manière cela pourrait être traduit à l'écran
et utilisé comme un dispositif dramatique qui sera aussi puissant
que la fascination que nous avons avec nos écrans de téléphone ?'.
En effet, la séquence la plus intense du film ne comporte aucune
apparition fantomatique, mais une conversation textuelle étendue qui
est efficace précisément en raison de sa banalité. 'Je pense
que les conversations que nous avons par le biais des textos ont une
tension très intéressante', acquiesce Assayas. 'Ils
ont leur propre type de suspense. Le phrasé est très précis et
souvent plus c'est court et plus c'est brutal, mieux c'est. Pour moi,
la question était de savoir de quelle manière cela pourrait être
traduit à l'écran et utilisé comme un dispositif dramatique qui
sera aussi puissant que la fascination que nous avons avec nos écrans
de téléphone ?'.
La
fascination d'Assayas pour la façon dont le film s'entremêle avec
la réalité est un thème courant dans la majeure partie de son
travail, que ce soit la méta-nature d'Irma
Vep mentionné
précédemment, les rêveries futuristes de son cultissime
Demonlover,
la déconstruction du mythe dans son épopée Carlos
ou les épanouissements autobiographiques inclus dans l'exploration
du radicalisme étudiant de Something
In The Air.
Dans beaucoup de ses films, les personnages peuvent être vus en
train de regarder, faire ou parler de films. Dans Personal
Shopper,
il met cela à jour en incluant un film dans un film sous forme de
clips Youtube ludiques d'un film sur l'intérêt de Victor Hugo dans
le monde des esprits. Cela fonctionne, dit-il, comme un commentaire
irréfléchi sur la quête de Maureen, mais il représente également
la façon dont les clips vidéos ponctuent maintenant notre vie
quotidienne, augmentant nos conversations et même en nous aident à
interpréter le monde qui nous entoure. 'C'est le
nouveau statut des images. Vous faites un film et puis tout d'un
coup, un clip apparaît sur Youtube et il y aura ce nouveau statut
étrange. Ce n'est pas pour ça que je fais des films, mais je fais
des films qui tentent de représenter le monde moderne et cela est
devenu un moyen de communication important'.
En
tant qu'ancien critique de cinéma pour Cahier
du Cinéma –
le légendaire magazine français qui compte Jean Luc Godard et
François Truffaut comme anciens contributeurs – Assayas fait
partie d'une grande tradition de cinéastes français qui ont passé
beaucoup de temps à écrire et à penser et à théoriser sur le
cinéma comme un moyen d'avancer leurs propres contributions
éventuelles à l'art. Bien qu'il affirme que sa carrière précédente
semble daté d'il y a longtemps, il continue à voir la valeur dans
la théorie du cinéma, licenciant les réalisateurs qui prétendent
travailler sur l'instinct comme ignorant l'art. 'Ce
n'est pas une position dans laquelle je veux être',
dit-il.
À
cette fin, il ne sait pas s'il aimerait travailler à Hollywood. En
fait, il est plutôt certain qu'il détesterait. Avant de faire
Personal Shopper,
il devait tourner
Idol's Eye,
un film d'époque sur les gangs avec Robert De Niro. Il s'est écroulé
24 heures avant que les caméras ne soient lancées. 'Ce
que j'ai appris, c'est à quel point le monde d'Hollywood est
étranger pour moi. Le cinéma devrait être une joie, mais tout le
système est créé pour rendre votre vie misérable'.
A
t-il encore envie de faire le film ? 'Bien
sûr. Toute expérience qui développe mes aventures en que cinéaste
est bénéfique'.
Cela
ressemble à une bonne philosophie : Idol's
Eye a
depuis été ressuscité. Avec Sylvester Stone dans le rôle
principal.
Personal
Shopper
sera diffusé sur les écrans du Festival du Film de Glasgow les 18
et 19 février et sortira à l'échelle nationale le 17 mars.
Source: Scotsman
Via: TeamKristenSite
Via: TeamKristenSite
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