En pleine promotion de Personal Shopper en France, le réalisateur Olivier Assayas évoque le pouvoir du numérique et de l'image dans une interview avec Radio Nova.
Olivier Assayas : 'Internet a produit une aliénation de la formulation de nos désirs'
Le réalisateur français était l’invité de 'Dans les yeux de' sur Radio Nova, émission durant laquelle il est revenu sur son rapport aux images, à l’érotisation des corps chez Bresson et aux films de super-héros.
A l’occasion de la sortie de Personal Shopper, son second film avec Kirsten Stewart, Olivier Assayas était l’invité de Dans les yeux de, une émission réalisée par Jean-Marc Lalanne, rédacteur en chef des Inrocks, sur Radio Nova. Le réalisateur y a parlé de l’utilisation du punk-rock (Pixies, Sonic Youth, Birdland, New Order) dans ses films, d’addiction à l’actualité, de son obsession pour Diana Rigg dans Chapeau melon et bottes de cuir et de l’impact de Pickpocket de Robert Bresson dans son désir d’être réalisateur. Il s’est également exprimé sur les films des univers Marvel ou Star Wars qui l’intéresse peu alors qu’il estime les Batman de Christopher Nolan.
On y apprend aussi qu’Olivier Assayas a été réalisateur de clip pour Jacno en 1980 avec Rectangle-Deux chansons.
L’influence des images contemporaines sur nos vies et le rôle du cinéma dans un monde où ces images aliènent de plus en plus nos désirs semblent être un sujet qui préoccupe particulièrement le réalisateur : 'Je pense que l’image est profondément aliénante, je pense qu’elles sont des simplifications et des illusions. Les images colonisent notre imaginaire. Au moment de Demonlover, cette importance des images ne me semblait pas être un développement positif de nos sociétés. C’était les débuts d’internet. Je mettais le doigts sur le moment où internet a commencé à être envahi par des images à caractère sexuel, produisant une aliénation de la formulation de nos désirs qui jusque là n’avaient pas d’images ou en tous cas elles étaient difficiles d’accès de mon point de vue. Pour moi cela change quelque chose au monde. De la même manière, le fait que nos téléphones portables soient devenu des sortes de terminaux qui nous relient au monde produit une transformation des êtres. Je ne pense pas que cette transformation soit bonne car tout ce qui nous éloigne d’un rapport frontal à nos émotions, aux choses, à l’histoire et à une forme de réflexivité, tout ce qui nous entraîne du côté de la simplification, de la facilité n’est jamais très bon. (…) J’ai le sentiment que l’image cinématographique est d’une nature différente, que le cinéma est justement la position d’où on peut regarder le monde des images et éventuellement lui donner un sens'.
Personal Shopper, le 16ème long-métrage d’Olivier Assayas, sortira en France le 14 décembre prochain.
Pour écouter l'interview complète d'Olivier Assayas, cliquez ici.
Source: LesInrocks @lesinrocks
Via: @films_dulosange
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire