A l'occasion de la press junket de Personal Shopper lors du Festival de Cannes 2016, Olivier Assayas revient longuement sur sa rencontre et sa collaboration avec Deadline.
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Traduction faite par le staff de KStew France. Merci de nous créditer avec LIEN si vous la reprenez ailleurs
Olivier Assayas : Je pense que j'utilise les éléments du genre [note du staff : éléments du fantastique] parce que je traite de quelque chose qui est plutôt sombre et d'une certaine façon abstrait ... La manière dont on gère le matin, la façon dont on se reconstruit soi-même une fois que l'on a perdu quelqu'un proche de soi. Et il s'agit en quelque sorte d'un processus interne. Donc, vous savez, j'ai pensé que cela nécessitait une énergie, une dynamique ... Mais également, vous savez, parce le film porte tellement sur la circulation entre ce qui est vu et ce qui n'est pas vu, entre le monde vivant et le monde de la mort ... J'ai dû ouvrir des portes ... Et prendre des éléments du genre pour ouvrir des portes.
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J'ai toujours été un fan ... Mais vous savez, à partir du moment où je l'ai vu dans le film de Sean Penn ... Elle avait ce petit rôle ... Et je pense qu'elle m'a choqué en tant que personne qui a autant de présence à l'écran. J'ai toujours été un fan. Mais je l'ai seulement rencontrée par l'intermédiaire de mon producteur Charles Gillibert, qui produisait le film de Walter Salles Sur La Route et Kristen était dans le film. Et je me souviens ... Il était sur le tournage de Walter et il est revenu à Paris en disant, 'Tu sais, j'ai rencontré cette actrice incroyable Kristen Stewart. Tu sais, tu l'as vue dans la Saga Twilight mais elle est vraiment quelque chose d'autre ! Tu dois la rencontrer. Et c'est vraiment quelqu'un qui a une sensibilité qui correspond avec ton écriture'. Et j'ai dit, 'Ouais bien sûr Charles pourquoi pas ...'. J'ai pensé que mon producteur voulait me faire entrer en contacter avec des gens qui lui font gagner de l'argent ou quelque chose du genre vous savez ! [Rires] Mais ensuite, je l'ai rencontrée. J'ai simplement ressenti qu'elle avait quelque chose en plus de ce que j'ai vu ... D'elle dans les films. Et c'est vraiment ce qui m'a fait avancer vous savez ... Parce que je peux faire le meilleur de mon travail avec de bons acteurs qui ont beaucoup de connaissance, de technique, etc ... Mais d'une certaine manière qui n'ont pas été capacité à ce moment-là de s'épanouir... Je peux leur donner cet espace, je peux leur donner de la liberté et c'est la façon dont je fonctionne, c'est la manière dont j'écris mes films. Donc, j'ai instantanément eu le sentiment que cela pourrait absolument fonctionner.
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Je ne fais pas de répétitions et vous savez je donne simplement des indications basiques à mes acteurs. Je peux organiser les prises, je mets en place les prises ... En expliquant vraiment vaguement même à la personne qui gère le clap ... Comment la prise doit être ... La caméra doit ici, les acteurs doivent être là ... Ce que j'explique, c'est que je crée l'espace à mes acteurs dans lequel ils peuvent interpréter la scène. Il y a en quelque sorte un espace ouvert et je n'ai aucune idée de ce qui va se passer lorsque la caméra va tourner. Parce que, lorsqu'il une interaction entre deux acteurs, vous savez quand vous allez dire 'coupez', ce qui va se passer ... Dans ce cas, dans le film, Kristen fait tout par elle-même. Et vous savez on doit simplement être focalisé sur elle, simplement être captivé par ce qui se passe dans le film ... Et elle crée cela. Elle a un tel fort besoin fort d'être réelle, d'être authentique ... Elle a besoin de bâtir cette sincérité dans les prises. Parfois, cela vient instantanément, parfois vous le voyez se produire, vous le voyez venir à elle. Et donc j'ai toujours été en quelque sorte le premier spectateur du film et j'ai été témoin en quelque sorte de mon écriture prenant vie. Je veux dire c'est toujours plus ou moins comme ça. Avec Kristen, c'est spécial. La manière dont beaucoup de réalisateurs hollywoodiens fonctionnement ... Vous savez, ils sont en quelque sorte d'accord que leur nom soit attaché avec tel ou tel ou tel projet. Et l'un d'entre eux se fera ... Cela amoindrit le réalisateur et je ne fonctionne pas de cette façon. Je ne pourrais pas échanger la liberté que j'ai dans la réalisation européenne contre les limites ... Que l'industrie du film hollywoodien a ... En terme de liberté qu'elle donne aux réalisateurs. Je veux dire mon travail est basé sur la liberté. Si je n'ai pas de liberté, si je dois me contrôler, si je dois expliquer ce que je fais ... Je ne crois pas que je puisse faire quelque chose de crédible.
Via: TeamKristenSite
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