A l'occasion de la press junket de Personal Shopper du Festival de Cannes 2016, l'acteur Anders Danielsen Lie évoque le film, Olivier Assayas et Kristen dans une interview avec Anthem Magazine.
Traduction faite par le staff de KStew France. Merci de nous créditer avec LIEN si vous la reprenez ailleurs
Journaliste :
Était-ce la première fois que vous voyiez Personal Shopper à
Cannes ?
Anders Danielsen Lie :
C'était la première fois que je le voyais, mais cela donnait
l'impression que j'avais déjà un peu vu le film. Bien que ce soit
un film très compliqué, à la fois dans la thématique et en termes
de récit, il correspondait avec que j'avais à l'esprit après avoir
lu le scénario pour la première fois.
Journaliste :
Vraiment ? Rien ne vous a surpris ?
Anders
Danielsen Lie : Non pas
vraiment. Pour moi, c'était une continuation de Clouds
Of Sils Maria
d'Olivier. C'est en quelque
sorte ce que j'avais à l'esprit après avoir lu le scénario. Comme
Kristen Stewart l'a dit pendant la conférence de presse, le film est
à propos de quelqu'un avec une énorme crise d'identité. Mais,
c'est aussi beaucoup plus que cela. Il s'agit également d'une
exploration intéressante de la sexualité refoulée et de
l'isolement et à quel
point cela provoque une crise d'identité. Quelle part de notre
identité est enracinée
dans la sexualité ? Voilà
l'une des choses qui me plaisaient énormément dans le scénario. Le
personnage de Kristen trouve le plaisir sexuel en essayant les
vêtements de créateur de sa patronne …
Journaliste :
Les choses qui sont
'interdites' comme elles sont appelées dans le film.
Anders
Danielsen Lie : Ouais
exactement. Il s'agit d'un film très crade
dans le meilleur sens du terme. Pour moi, il s'agit également d'un
film qui est vraiment typique du style d'Olivier. Je suis très
heureux du résultat final. La scène que j'ai partagé avec Kristen
s'est avérée être comme je l'imaginais. Je ne pense pas qu'ils
aient changé quoique ce soit durant le montage.
Journaliste :
Il s'agit également
d'une scène pivot. C'est le catalyseur pour l'un des grands moments
surnaturels du film.
Anders
Danielsen Lie : C'est
le cas. Il y a plusieurs façons de l'interpréter. Je voulais faire
la scène assez sèchement. Je pense que cette scène aide le
personnage de Kristen à se libérer de son propre esprit et de
renouer avec le monde. Nous avons presque passé deux jours à
tourner cette scène et nous avons fait beaucoup de prises,
l'abordant sous différents angles. Je pense qu'il y a plusieurs
façons différentes de traiter cette scène dans le montage et je
pense qu'Olivier voulait avoir la possibilité d'aller tout aussi
bien dans de nombreuses directions. Mais je suis très heureux avec
les prises qu'il a choisi parce qu'elles ont cette qualité d'être
faites que je visais.
Journaliste :
Il a donc eu de
l'improvisation ?
Anders
Danielsen Lie : En
réalité, c'était extrêmement scénarisé. Nous sommes restés
dans ce qui a été écrit dans chaque prise. Il y avait probablement
quelques ajustements mineurs, mais pas exactement de l’improvisation.
Chaque battement dans une scène comme ça a encore une marge de
nuance et d’ambiguïté.
J'ai pu ressentir dans la performance de Kristen qu'elle pourrait
aller dans de nombreuses directions différentes. Ce que mon
personnage lui dit pourrait être le catalyseur pour
différentes réaction émotionnelles. Je pense que cela est très
important en tant qu'acteur. : ne pas viser la version parfaite
d'une scène, mais venir avec autant de variations différentes que
possible, en particulier avec une scène comme ça.
Journaliste :
C'est comme le théâtre. Ce sont deux acteurs qui expérimentent
avec le réalisateur dans un cadre confiné.
Anders
Danielsen Lie : Ouais
c'est vrai.
Journaliste :
Avez-vous une chance de créer un lien avec Kristen menant au
tournage de cette scène ?
Anders Danielsen Lie :
Nous ne nous connaissons pas vraiment. J'étais à Prague pour
seulement quelques jours et le tournage était presque arrivé à sa
fin. Tout le monde était vraiment épuisé au moment où je suis
arrivé. Mais Kristen et moi ne sommes pas supposés nous connaître
dans le film, donc c'est quelque chose que vous pouvez utiliser en
tant qu'acteur. Kristen est une telle pro. C'est une grande actrice
parce qu'elle est subtile et toujours de garder la conversation
vivante. Même si nous nous en tenons à la version écrite de la
scène, il y a de la vie entre les personnages parce que la
spontanéité est toujours là. Cela peut être éprouvant lorsque
vous travaillez sur une scène aussi longtemps parce que cela peut
devenir difficile et maladroit, mais cela ne s'est pas produit avec
Kristen.
Journaliste :
Cela vient de juste de me frapper qu'en réalité j'ai vu quatre
anciens films d'Olivier Assayas, incluant Personal Shopper.
Évidemment, il a une voix singulière. Quelle a été votre
impression le concernant ?
Anders
Danielsen Lie : Il est
certainement le genre de réalisateur avec lequel j'aime travailler.
Il est très humble. C'est un gars très sympa à fréquenter. C'est
un réalisateur très confiant qui n'a pas à donner énormément
d'indication de direction. Il préfère diriger les acteurs de
manière non verbale. S'il vous choisit pour un rôle, il a pleine
confiance en vous et vous accorde l'entière responsabilité. Si vous
avez un sentiment d'insécurité et qu'il y a quelque chose à propos
du rôle dont vous souhaitez une explication, il est d'accord de le
faire parce qu'il est très éloquent. Mais généralement, il ne
veut pas 'sur' expliquer ou trop parler du scénario, ce qui est
quelque chose que j'aime beaucoup. Parfois, les gens ont tendance à
trop analyser et cela n'est pas toujours productif durant le
processus de création. Journaliste :
De quelle manière avez-vous été impliqué dans Personal
Shopper ?
Anders Danielsen Lie :
Olivier m'a contacté directement. Je suppose qu'il avait vu Oslo
August 31st qui a été
plutôt un succès ici en France. Il me voulait pour ce rôle et je
l'ai vraiment admiré en tant que réalisateur. Cela n'a pas été
difficile de dire oui. Mais pour quelle raison me voulait-il ?
Je n'en ai aucune idée. Vous devrez lui demander. Il travaille
également avec des directeurs de casting, mais c'est le genre de
réalisateur avec lequel le casting fait partie de la mise en scène.
Après Sils Maria
et avec Personal
Shopper, il a de
nouveau casté Kristen dans le rôle de l'assistante de quelqu'un,
une personne qui s'autodétruit et
sa sexualité. Il y a une tension entre le personnage fictif et la
réelle Kristen Stewart, la super star d'Hollywood. C'est très
intelligent et futé.
Journaliste :
Vois avez fait une très forte impression avec Oslo.
Êtes-vous resté en contact avec Joachim Trier ?
Anders
Danielsen Lie : Oh
ouais. En fait, nous sommes de très bons amis.
Journaliste :
Je suis impatient de vous voir collaborer à nouveau ensemble.
Oslo était votre seconde collaboration ?
Anders
Danielsen Lie : C'était
le cas. Le premier était Reprise,
qui est sorti en 2006 et quelques années plus tard aux Etats Unis.
Nous étions à Cannes il y a cinq ans avec Oslo
à Un Certain Regard
et c'était mon rôle le plus important. Cela m'a
ouvert beaucoup de portes en
France. Je n'aurais jamais travaillé dans le cinéma français si
cela n'avait pas été pour ce film. Sur Oslo,
nous nous nous sommes en quelque sorte inspirés de notre amitié de
cinq ans. Lorsque Joachim et moi sommes d'abord rencontré sur
Reprise,
nous nous ne connaissions pas et nous avions une manière légèrement
différente de travailler. Habituellement, Joachim est le genre de
réalisateur qui énormément parler avec ses acteurs. Il est
l'opposé d'Olivier en ce sens, même s'ils sont tous les deux
extrêmement éloquents. Sur Oslo,
j'ai eu le sentiment que nous nous connaissions si bien que nous
n'avions pas besoin de beaucoup parler.
Journaliste :
Vous avez accélérez les choses grâce à cela.
Anders
Danielsen Lie : Oui
exactement.
Journaliste :
Kristen dit la même chose à propos du fait de travailler
avec Olivier une seconde fois sur Personal Shopper.
Anders
Danielsen Lie : C'est
exactement la même chose. Vous cheminez à travers le long processus
de connaissance les uns des autres. Lorsque vous travaillez
intensément, la communication devient plus télépathique, qui je
pense est appropriée pour communiquer ici considérant que Personal
Shopper est une
histoire de fantôme surnaturelle. [Rires] Vous pouvez presque
communiquer seulement avec les expressions du visage, vous savez ?
Je suis le genre d'acteur qui croit beaucoup dans ce genre de chose.
Je pense que le grand cinéma peut émerger de longues amitiés.
Source: AnthemMagazine
Via: TeamKristenSite
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