vendredi 18 mai 2012

New Photoshoot: Kristen dans le magazine ELLE France

On pourra dire qu'elle les aura tous fait, ELLE UK, US et FRANCE... Tant mieux pour nous :)

 

ELLE.fr :

Kristen Stewart a changé.

Kristen Stewart a changé. Depuis qu’elle est apparue au (très) grand public, en 2008, sous les traits de l’ingénue Bella Swan dans le premier volet de la saga « Twilight », l’une comme l’autre ont fait du chemin. Le personnage a découvert les joies du sexe (il a fallu attendre l’épisode 4, on imagine que ça a été plus rapide pour Kristen), a vécu à fond son amour pour un vampire (Stewart ne peut plus nier sa romance à la ville avec Robert Pattinson, sa moitié à l’écran), et a fait l’expérience de la méchanceté et de la solitude... L’actrice, elle, a vécu son passage à l’âge adulte sous le feu des projecteurs. 

Elle avait 18 ans lors de l’opus 1. Elle en a aujourd’hui 22, a toujours l’air d’une ado, a gardé dans la voix ce ton de défiance cool qui détonne dans un Hollywood peuplé de pin-up robotisées, et a aujourd’hui dans le regard quelque chose de décidé, de volontaire, mais aussi, c’est plus surprenant, de sexy. Lors de notre séance photo dans les montagnes de Topanga Canyon qui surplombent les plages de Malibu, l’actrice est à l’aise et prend la pose avec cet air détaché et un peu farouche qui est sa marque de fabrique. Un break, en attendant que le soleil se couche, et on s’installe avec quelques cigarettes pour discuter du film qui promet de marquer un tournant dans sa carrière. 

Elle le sait et en parle avec passion : « Sur la route » est le rôle de sa – jeune – vie. « Quand Walter Salles m’a choisie pour incarner Marylou, se souvient-elle, j’avais 16 ans. C’était mon livre préféré, le rôle que je n’aurais pas pu laisser passer. » Elevée à Los Angeles par un père producteur de télévision et une mère scénariste, Kristen Stewart a « grandi sur un plateau ». « J’étais tout le temps dans les parages à rôder, et je rêvais d’avoir un travail qui me permettrait d’être intégrée au processus. Ça a été celui de comédienne, un peu par hasard. C’est sur le tas, en travaillant avec des réalisateurs géniaux, que j’ai appris à aimer ça. » Elle a 11 ans quand David Fincher lui fait jouer la fille de Jodie Foster dans « Panic Room », elle en a 17 quand Sean Penn lui confie un petit rôle dans « Into the Wild ». 

Le métier d’actrice précède donc de plusieurs années celui de star, et la transition n’a pas été facile. « Les premières fois où on m’a reconnue dans la rue, ça a été une surprise totale, poursuit-elle. Ça peut sembler naïf, mais, jusqu’à “Twilight”, l’aspect célébrité m’avait totalement échappé. Je me suis tout d’un coup retrouvée confrontée à cet intérêt malsain qui a plus trait à la “pop culture” qu’au cinéma ; des gens viennent te demander une photo ou un autographe parce qu’ils t’ont vue dans un magazine people, mais ils n’ont aucune idée des films dans lesquels tu as joué. C’est perturbant. »

Aujourd'hui, elle a trouvé la solution.

Aujourd'hui, elle a trouvé la solution : « Accepter l’idée que tout le monde est un peu bizarre. [...] De toute façon, quand les choses ne vous touchent pas, c’est comme si elles n’existaient pas. » Voilà donc, pour le « fame game », activement ignoré. Pour les rôles, en revanche, c’est un mécanisme inverse qui se déclenche : pour donner vie à ses personnages, Stewart ne demande qu’à se laisser complètement emporter, toucher, bouleverser. 
« Pour incarner quelqu’un, il faut ressentir les choses pour de vrai, changer de peau... C’est un processus mystérieux qui prend du temps. Je suis souvent frustrée quand le réalisateur crie “Coupez !” avant que j’aie atteint ce moment où je sens au fond de moi que j’ai réussi à faire naître la juste émotion. » 

Quand elle parle de son métier, son regard s’éveille, sa voix se fait plus profonde, ses mains papillonnent, tapent sa poitrine pour mimer l’intensité d’une émotion ressentie. Il y a quelque chose de sexuel dans sa description du jeu, cette quête du moment de lâcher prise ultime, qui la laisse sur le carreau si elle est interrompue avant le paroxysme.

Elle se réjouit de l’amitié qui l’unit à ses partenaires.

Elle se réjouit de l’amitié qui l’unit à ses partenaires de « Sur la route », Garrett Hedlund (un irrésistible Dean Moriarty) et Sam Riley (époustouflant dans le le de Sal Paradise, l’alter ego de Kerouac). Que ses relations avec son collègue Robert Pattinson aient depuis un moment dépassé le strict cadre professionnel n’est plus un mystère. Mais, lucide, Kristen s’amuse d’avoir par le passé fait l’expérience de moments forts avec quelqu’un face caméra, sans que rien n’en subsiste hors plateau : « On vit cet instant très intense et quand on se croise le lendemain on se dit “Mais t’es qui, au fait ?” »

 L’équivalent cinématographique d’un coup d’un soir ! Du désir, de la frustration, de l’envie... Kristen Stewart a un rapport charnel à la comédie, et l’on comprend ce que Walter Salles a vu en elle avant tout le monde : une sensualité brute qui la rend parfaite en Marylou, la seule fille que les garçons tolèrent à leurs côtés dans « Sur la route », une jeune femme libérée, délurée, perdue. Absolument juste tout au long du film, Stewart y bourlingue sans fausse pudeur, dévoilant à chaque plan bien plus qu’un sein ou un bout de fesse. Sa scène la plus intense se joue d’ailleurs tout habillée ; elle y danse pendant de longues minutes une partie endiablée et furieusement sexuelle avec un Dean Moriarty envoûté, et dont ils ressortent tous deux moites et échevelés. Torride mais jamais impudique, c’est une vraie performance.

Devenir quelqu'un d'autre...

Devenir quelqu'un d'autre, vivre des expériences pour de faux mais les ressentir pour de vrai... « Je ne saurais pas dire ce qui me pousse à jouer à faire semblant tout le temps, admet- elle, à vouloir raconter des histoires aux gens, mais j’ai appris tellement des films que j’ai faits... Ça a changé ma vie. C’est un désir étrange, une impulsion bizarre. » 

On la savait intègre et passionnée, et on a été plutôt surpris de voir la belle rebelle se faire passer la corde au cou par Balenciaga, qui en a récemment fait sa nouvelle égérie. Elle dit avoir pris goût à la mode après « des années d’apprentissage forcé » : « Je m’habillais pour les tapis rouges par obligation, jusqu’au jour où j’ai réalisé que c’était une chance énorme. » Alors, quand Nicolas Ghesquière lui a proposé d’« en être », elle a sauté sur l’occasion : « Le côté superficiel du milieu de la mode, j’ai décidé de l’ignorer. En revanche, Nicolas est une des personnes les plus cool que je connaisse. L’entendre parler de son travail, être avec lui, dans le sillage de gens comme lui qui aiment faire de belles choses, c’est incroyablement stimulant pour moi. »
 Faire de chaque expérience professionnelle une collaboration, de chaque rencontre un enrichissement, c’est le credo de Kristen Stewart, jeune femme sage qui s’évertue à se dépêtrer des abîmes de malentendus dans lesquels l’a plongée l’aventure « Twilight ». Après « Sur la route », elle sera à l’affiche, cet été, de « Blanche-Neige et le Chasseur », relecture du conte de Grimm à la sauce gros budget avec effets spéciaux magistraux. Elle y campe une princesse bagarreuse et pure. De quoi convaincre les derniers esprits chagrins, qui ont voulu voir en elle une starlette de passage, qu’elle est là pour durer, et amorcer en beauté sa métamorphose, avant la sortie, en novembre, du tout dernier chapitre des aventures d’Edward et de Bella, qui la libérera pour de bon de l’emprise de ce film de vampires vampirisant. La mue ne fait que commencer.



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