Lors d'une séance de questions/réponses en marge du Festival du Film de Sundance 2014 où le film est sélectionné dans la compétition et dont l'avant première aura lieu le 18 janvier, le réalisateur Peter Sattler évoque Camp X-Ray, son travail d'écriture et de préparation, Kristen et son partenaire Peyman Mooadi (les deux rôles principaux) et le tournage. A lire absolument pour en découvrir plus sur le projet !
Traduction faite par le staff de Kstew France. Merci de nous créditer avec LIEN si vous la reprenez.
Question : Avec vos propres mots, pouvez-vous nous dire
de quoi parle ce film ?
Peter Sattler : Au niveau le plus élémentaire, Camp X-Ray est une histoire à propos de deux personnes prises au piège dans un endroit très étrange et qui parviennent à trouver une connexion l'un avec l'autre. Mais bien sûr, ça parle de plein d'autres choses. Comme de l'histoire d'une jeune femme qui quitte sa maison pour la première fois. Une femme qui rejoint l'armée pour trouver un but, pour finir dans un endroit où ce dernier ne pouvait pas être moins pur. C'est aussi l'histoire d'un homme désespéré d'aller au-delà de son monde. Pour vivre quelque chose en dehors de la routine de sa minuscule cellule.
Peter Sattler : Au niveau le plus élémentaire, Camp X-Ray est une histoire à propos de deux personnes prises au piège dans un endroit très étrange et qui parviennent à trouver une connexion l'un avec l'autre. Mais bien sûr, ça parle de plein d'autres choses. Comme de l'histoire d'une jeune femme qui quitte sa maison pour la première fois. Une femme qui rejoint l'armée pour trouver un but, pour finir dans un endroit où ce dernier ne pouvait pas être moins pur. C'est aussi l'histoire d'un homme désespéré d'aller au-delà de son monde. Pour vivre quelque chose en dehors de la routine de sa minuscule cellule.
Quelle a été l'inspiration pour Camp X-Ray ?
Tout
a commencé avec la bibliothèque. J'avais vu quelques images d'un
documentaire sur un garde et un détenu débattant sur les différents
livres à la bibliothèque. Leur échange était si banal, si
singulier, tellement ridicule étant donné le contexte de l'endroit
dans lequel ils se trouvaient. Et à ce moment précis, je pouvais
voir un film entier. Un couloir, deux personnes, et la relation tout
à fait absurde qu'ils sont forcés d'avoir. Et c'est dans ça que
j'ai été attiré. Je voulais simplement mettre ces deux personnages
dans une pièce et voir ce qu'ils allaient se dire ; ce qui est
vraiment la manière dont j'ai commencé à écrire le scénario. Je
n'avais aucune direction. Simplement de les déposer dans un tube à
essai et voir quels mots sortaient de leur bouche. Et plus leur
conversation était banale, plus j'y étais intéressé, car c'était
l'absurdité de ces moments qui a capturé le mieux mes sentiments
sur Guantanamo Bay. Je voulais vraiment peindre notre représentation
de ce lieu dans des couleurs complètement absurdes.
Pourquoi avez-vous décidé de placer l'histoire du film à
Guantanamo ?
Guantanamo
est un endroit fascinant pour moi, et c'est un endroit que je
connaissais très peu avant de commencer à faire des recherches le
concernant. Donc une part de mon attraction était d'explorer un
territoire inconnu. De faire un film à propos de quelque chose qu'on
avait jamais vu auparavant. Mais à la base, ce film n'était pas
vraiment à propos de Guantanamo, tout comme à propos des PERSONNES
qui y sont enfermées. Ce n'est pas un film politique, c'est un film
profondément humain. Le cadre proposé par Guantanamo sert vraiment
de cocotte minute qui amplifie et complique une relation très
personnelle entre deux étrangers qui sont forcés de trouver un
moyen de vivre ensemble.
Pouvez-nous parler du processus de casting et comment en êtes-vous
finalement arrivé à travailler avec Kristen, Peyman et le reste de
la distribution ?
On
a commencé avec une prière pour Kristen. C'était certainement un
long chemin, mais elle était absolument parfaite pour le rôle, donc
on devait essayer. Son personnage requiert énormément de jeu
d'acteur sans dire un mot, beaucoup de 'vivre dans l'instant
présent', et c'est quelque chose dans lequel Kristen excelle. Son
personnage avec aussi besoin d'un mélange de ténacité et de
vulnérabilité ce qui, pour moi, sont des traits qu'elle incarne
parfaitement. Alors on a donné le scénario à Ken Kaplan, son
agent, qui, tout à son honneur, lui a envoyé, et quelques semaines
plus tard on se rencontrait pour parler du film. Et lors de cette
première rencontre, j'ai été époustouflé par son approche du
scénario, son dévouement pour les détails, et sa passion pour le
cinéma indépendant. Je pense que l'on pouvait tous les deux dire
qu'on allait dans la même direction, alors on y est allés. Tout
s'est passé assez vite dans les standards d'Hollywood.
Avec
Peyman, c'est une drôle d'histoire. J'ai adoré sa performance dans
le film oscarisé iranien, A Separation, mais il était dans
ce rôle, je ne le voyais pas comme un détenu à la grande gueule.
On a prévu un chat vidéo avec lui en Iran bref, et au moment où il
est apparu sur mon écran, tout était différent. Il était l'homme
le plus dynamique qu'on aurait jamais rencontré, il parlait un mile
à la minute. Je l'adorais, et le fait qu'il était si différent
dans A Separation a juste prouvé son niveau incroyable en
tant qu'acteur. Je me souviens très bien de cette nuit, car je ne
pouvais pas sortir Peyman de ma tête. Je savais qu'il devait être
le bon.
Mais
j'avais d'abord besoin de voir ce qu'ils donneraient ensemble. Le
film entier repose sur leur relation. Donc on a arrangé un autre
chat vidéo, et à la seconde où ils ont commencé à parler,
c'était comme s'ils étaient déjà leurs personnages. Peyman
parlait, parlait et parlait encore ; et Kristen a eu la
gentillesse de l'écouter tranquillement, l'observant avec humour,
acquiesçant, Peyman l'amadouant pour l'amener à rire. C'était
comme si j'étais littéralement en train de regarder une scène
sortie du scénario et qui se jouait devant mes yeux. J'ai donné le
rôle à Peyman de suite après cet appel. On savait tous qu'il y
avait une alchimie magique entre ces deux-là.
Je
me souviens de ma première rencontre avec Lane Garrison, je ne
pouvais aider mais noter qu'il avait littéralement le coup rouge. On
a plaisanté sur ça, mais pour dire vrai, ce n'est pas négligeable.
Le fait qu'il connaisse le monde du West Texas de l'intérieur comme
de l'extérieur aide, c'est vraiment le monde duquel il vient. Mais
ce qui le rendait très spécial est le genre de douceur triste et
l'intelligence qu'il pourrait sortir sous cette apparence. C'est pour
la voix que j'ai dit oui pour Lane, et quelque chose pour laquelle
il a cartonné dans le film. Je gravite vraiment autour des acteurs
qui peuvent jouer deux tons en un. Ça crée une telle profondeur.
Le
nom de John Carroll Lynch a été mis sur la table par mon
responsable de casting, Richard Hicks. Maintenant c'est un acteur qui
dispose d'une palette. Comédie, drame, amabilité, intimidation ;
c'est un fichu caméléon. J'aime vraiment le voir donner vie à son
personnage de colonel. Il apporte une réalité incroyable qui, dans
de mauvaises mains, aurait pu simplement être un autre cliché de
gros bonnets militaires. Sa performance a vraiment joué dans
l'approche la plus large qu'on avait, qui était de faire de
mauvaises choses, tout le monde peut prendre de mauvaises décisions,
mais on devait comprendre, et à un certain degré être d'accord
avec, pourquoi font-ils ce qu'ils font. Tout le monde a une opinion,
et on si on prend le temps de leur en parler, on trouve probablement
une raison ou deux pour être d'accord avec eux. Et John a vraiment
compris ça, et a vraiment travaillé dur pour montrer l'autre
facette de la manière de pensée propre à l'armée.
Quelle a été votre scène préférée à écrire, et quelle a été
votre scène préférée à tourner ?
La
scène que j'ai le plus apprécié écrire et celle qui m'a inspiré
le film : le premier échange à propos de la bibliothèque.
C'est une scène dans laquelle les personnages de Kristen et Peyman
se rencontrent pour la première fois. On commence le film avec une
jeune femme qui rentre dans un centre de détention, qui est,
naturellement, un endroit très intense et effrayant. Mais quand elle
rencontre pour la première fois le personnage de Peyman, on nous
donne un moment très surprenant de légèreté. Il souligne la
dualité surréaliste de cet endroit et de ces personnages, où un
moment on peut littéralement se battre pour sa vie, mais le moment
suivant, on peut se trouver en train de débattre avec un détenu à
propos d'Harry Potter.
J'ai
aussi adoré l'idée de faire un film à propos de Guantanamo, mais
en ne se focalisant pas sur la torture ou les politiciens et à la
place d'écrire des scènes sur les petites choses stupides. Ces deux
parties sont faites pour être hostiles l'une à l'autre. Il est
conçu inévitablement dans leur relation. Mais ils ne peuvent pas
lutter contre une véritable guerre, donc au lieu de ça ils le
combattent à travers ces batailles idiosyncrasiques. Débattant sur
ce qu'il y a au menu du repas de midi aujourd'hui ou quand ils auront
de nouveaux livres. Débats stupides, mais ces deux personnages, ils
sont extrêmement importants. C'est leur Bunker Hill. C'est leur
djihad. Et j'adore écrire ces scènes car elles étaient une manière
amusante d'illustrer l'idiotie de leur conflit en premier lieu.
Mes
scènes préférées à tourner étaient toujours celles avec Kristen
et Peyman. Elles étaient, dans l'ensemble, les plus redoutables à
filmer car c'était des grosses scènes. Mais à chaque moment,
chaque prise dans lesquels ces deux interagissaient, avait une vraie
magie en lui. Ils trouvaient leur propre ryhtme et créaient des
petits échanges. C'était toujours si facile et naturel. On doit en
général se battre pour obtenir LA bonne prise et commencer à
travailler dessus, mais avec ces deux-là, ça a toujours été
simplement là, ce qui veut dire qu'on pouvait tous les trois se
concentrer sur l'élaboration et le moulage de cette réalité au
lieu d'essayer de lui faire prendre vie.
Quelle a été la scène la plus difficile à tourner ?
La
fin du film a été le la plus difficile à tourner. C'est
essentiellement une scène géante de 21 minutes divisée en trois ou
quatre segments. C'était terriblement difficile d'organiser et de
réaliser une telle pièce imposante du drame. Et pour ajouter à la
pression, c'est le pic émotionnel du film, celui qui requiert que
les deux acteurs atteignent les profondeurs absolues.
Pourquoi l'histoire de
ceux personnages qui se croisent vous plaît-elle ?
Un des échanges
principalement dramatiques que l'on a dans notre vie de tous les
jours est de rencontrer et d'avoir affaire avec des étrangers.
Chaque fois que l'on rencontre quelqu'un, il y a attitudes, des actes
de l'un envers l'autre. Qu'il s'agisse d'un premier rendez vous, de
votre premier jour ou de la première fois qu'on rencontre un gars,
on est censé être sur ses gardes. Tout se résume vraiment à cette
lutte primitive ou l'instinct de préservation. Puis-je faire faire
confiance à ce gars-là ? Est-il bon ? Est-il trop gentil
car il essaie de jouer avec moi ? Je vois ça se produire tous
les jours autour de moi, à petite ou grande échelle. Un million de
petits effrayés essayant de se comprendre les uns les autres. Ali et
Cole, pour moi, jouent juste la danse éternelle intrinsèque de
lever et abaisser ses défenses lorsque l'on rencontre un étranger.
L'histoire d'une femme
dans l'armée est rarement racontée – qu'est-ce que vous attiré
vers cette perspective ?
Ma raison première
d'avoir écrit sur une femme dans ce film était de contraster.
Comment puis-je faire pour que ces deux personnages commencent au
début aussi loin de que possible. Et des recherches que j'ai fait et
compte tenu des relations très compliquées que les extrémistes
musulmans ont avec les femmes, c'était clairement le chemin le plus
intéressant à suivre.
Mais dans un sens,
c'était plus que cela. Pendant que j'écrivais ce film, mon épouse
était enceinte de notre premier enfant, une fille, et cela m'a fait
voir d'une manière beaucoup plus claire comment quelques films sont
racontés d'un point de vue féminin. C'était une sorte de
réalisation des yeux qui s'ouvrent pour moi, et cela m'a simplement
conforté de créer une femme forte qui voulait quelque chose de plus
que simplement être sauvée.
Quand et où le film a
t-il été tourné, et combien de temps le tournage a t-il duré ?
On a tourné durant
l'été 2013, la plupart du temps dans une prison pour mineurs
abandonnée à Whittier, en Californie, qui est juste en périphérie
de Los Angeles. On a tourné pendant 21 jours.
Comment avez-vous préparé
les acteurs pour leurs rôles avant la production ? Y a t-il eu
une période de répétitions ?
Kristen et Peyman sont
intéressants dans le sens où ils travaillent tous les deux de
manière très différente.
Kristen aime vraiment
intellectualiser son personnage car elle veut absolument vivre dans
l'instant. Et pour ce faire, il faut vraiment connaître son
personnage de l'intérieur. On a donc passé beaucoup de temps à
parler de filles que l'on connaissait qui étaient comme Cole.
Vraiment simplement parler du personnage, construire sa trame de
fond. Aller et revenir sur les petits moments difficiles de sa vie
fictive qui nous ont semblé être le genre de fille que l'on
construisait.
Peyman, dans une
certaine mesure, a adopté une approche similaire. Il partageait des
histoires avec moi au sujet des personnes qu'il connaissait qui
avaient été emprisonnées en Iran, et il inventait des petites
règles qui, selon lui, définissait qui était Ali. Mais ce qui est
le plus intéressant à propos de Peyman, c'est qu'il est un écrivain
et cinéaste tout comme un acteur, accompli. Donc il gravitait le
plus souvent vers des petites tournures de phrase, ou à essayer
d'établir des réactions très visuelles ou les tiques que son
personnage pourrait utiliser à l'écran.
J'ai eu le temps de
développer ces deux méthodes avec Kristen et Peyman séparément,
mais à cause de l'agenda de Peyman, on a pu le faire venir aux Etats
Unis pour répéter quelques semaines avant le tournage. A ce
moment-là, tous les droits avons passé le plus de temps possible
ensemble. On s'est concentrés principalement sur les grandes scènes.
Il y a quatre ou cinq d'entre elles, de très longues scènes qui
sont le cœur du film. Dans le premier passage, on a surtout parlé
des intentions et des désirs et des approches particulières de
certaines répliques. On a également choisi de nouvelles répliques
et on a un improvisé autour des scènes pour trouver la véracité.
Le scénario n'a jamais été sacro-saint ; il s'agissait
toujours de trouver la véracité dans leur interaction.
Mais la chose la plus
utile qu'on a fait était en fait d'aller répéter dans la prison
même où on a tourné. C'est là que l'on a travaillé sur la
chorégraphie, la manière de jouer le va et vient des répliques
alors que le personnage de Kristen patrouillait dans le couloir.
Quelle réplique elle dit à quel endroit, et comment cela allait
s'arranger. Comme je l'ai dit auparavant, ces scènes sont
incroyablement compliquées à mettre en scène correctement, donc
c'était quelque chose qu'on a certainement dû travailler avant de
tourner.
Et puis, enfin, lors
de notre dernière répétition sur le lieu, j'ai laissé Peyman dans
sa cellule, et laissé Kristen marcher en cercle dans ce couloir
pendant une vingtaine de minutes. On les a laissés là seuls pour
essayer de trouver une idée de ce que cela ferait de rester coincé
là toute la journée. Il y a une réalité bien palpable d'être
derrière ces portes épaisses, marchant dans ces longs couloirs.
Combien de recherches
historiques avez-vous fait pendant l'écriture du film ?
Certaines scènes ont-elles influencées par les événements de la
vie réelle ?
Camp X-Ray a
requis une quantité immense de recherches, dont la plupart ont été
faites au cours du processus d'écriture. L'idée que j'avais était
de se concentrer sur les petits détails de la vie banale à
Guantanamo, mais mettre réellement ça en avant requiert le genre de
détails que les journalistes ne couvrent pas normalement. Donc j'ai
regardé beaucoup de docuentaires, lu de nombreux livres et
d'articles de presse. Un atout improbable dans tout cela est sorti
par Wikileaks. Ils ont réussi la fuite de la procédure normalisée
pour le Camp Delta de Guantanamo. C'était un trésor de détails de
procédures militaires microscopiques. Exactement le type de matériel
dont j'avais besoin pour écrire le type de film que je tentais.
Et
alors que le film n'a pas été inspiré par des événements réels,
j'ai essayé, autant que possible, de tisser des éléments
véridiques dans le film.
Ainsi, par exemple, si
j'ai lu un certain surnom que les soldats utilisaient des détenus,
je vais essayer et travailler ça dans le film. Ou si il y avait un
petit détail sur la salle à manger ou sur la vie sur la base, ou
une histoire à propos de quelque chose de bizarre qu'il s'est passé
là-bas, j'aimerais essayer de trouver un moyen de digérer et
régurgiter ça dans le scénario.
On a approché les
grands mouvements comme une œuvre d'art. On a traité les petits
détails comme un documentaire.
Comment avez-vous trouvé
le lieu de tournage, et ce qui s'est passé en recréant Guantanamo ?
Camp Delta, où notre
film se déroule, ressemble presque exactement à une prison de haute
sécurité qu'on pourrait trouver aux Etats Unis. Et la raison en est
simple. C'est la personne qui a été engagé pour la construire.
Donc, au début de la préproduction, j'ai commencé à chercher des
prisons pour tourner dedans. Et voilà, j'en ai trouvé une bonne
dans ma propre arrière-cour, à même pas trente minutes du centre
ville de Los Angeles. Une prison pour mineurs abandonnée. Les
fondations étaient exactement comme les blocs de détention à
Guantanamo. Il faudrait beaucoup de travail pour transformer le
reste, mais on savait que l'endroit nous avait donné une énorme
longueur d'avance.
Il y avait deux phases
dans les recherches qui sont entrés dans notre film. La première a
été faite par moi-même au cours du processus d'écriture. Mais la
seconde a été faite presque entièrement par mon décorateur,
Richard Wright. J'ai toujours su qu'on était face à un défi en
essayant de recréer la vie à Guantanamo, mais Richard a poussé la
conception du film plus loin que je ne l'avais imaginé. Il a analysé
minutieusement les vidéos du Ministère de la Défense pour tenter
de mesurer la taille des passes plats alimentaires dans les portes de
prison. Il a travaillé avec notre consultant musulman Suhad Obeidi
pour traquer les livres arabes appropriés. Il a tout étudié de
l'art géométrique du Moyen Orient jusqu'à la procédure de la
police militaire pour obtenir tous les accessoires et les standards
vestimentaires.
Richard venait presque
tous les jours avec une nouvelle photo qu'il avait trouvé et il a
voulu tout recréer. Donc on a fini par faire de lui notre
responsable de la seconde unité de tournage. On l'a envoyé avec
notre directeur de la photographie de la seconde équipe, Adam Stone,
et ils ont recréer toutes ces étonnantes petites tranches de vie
qu'ils avaient trouvé dans ses recherches. Les gardes emballant des
Corans. Des détenus suspendant leur linge à sécher sur une clôture
grillagée.
Et cela représentait
parfaitement la côté de Guantanamo sur lequel on voulait se
concentrer. Dès le début, Richard et moi voulions limiter la portée
de notre monde aux choses que nos personnages en fait vivraient. Si
vous travailliez là-bas, vous ne vivriez pas une centaine de tirs
d'hélicoptère de balayage sur un millier de miles le long de la
clôture grillagée. Vous passeriez en fait beaucoup plus de temps à
regarder des affiches idiotes visées à motiver et des cafetières.
Donc voilà ce sur quoi on voulait se concentrer. On voulait recréer
Guantanamo à une échelle très humaine.
Sur
quoi allez-vous travailler prochainement ?
Je
ne peux pas vraiment travailler sur deux choses à la fois. J'ai en
quelque sorte juste besoin de me concentrer sur quelque chose. Donc
c'est seulement maintenant que le film est complètement terminé que
je peux commencer à purger le vieux film et faire de la place pour
un nouveau. Ironie du sort, le film que je prévois d'écrire
prochainement est, à bien des égards, à deux doigts comme Camp
X-Ray. Je ne sais pas si c'est par conception. Je pense que c'est
juste difficile pour moi de penser à un personnage sans penser à
l'autre personnage qu'ils vont être en opposition. Aucun
personnage ne peut exister dans un vide.
Source: Fanspired Via: kstewartnews
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